LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 17 octobre 2019

« L’incendie social », l'éditorial de Laurent Mouloud dans l’Humanité de ce jour !



Un CRS, bras tendu, expédie un jet de gaz lacrymogène en plein visage d’un pompier. Deux symboles de la République, d’habitude coopérants, cette fois face à face. L’un agressant l’autre. L’image, effarante, n’en finit plus de tourner sur les réseaux sociaux. Tout comme les multiples vidéos de soldats du fau traînés au sol sans ménagement. Certains blessés au sang. La répression de mardi après-midi, à Paris, suscite l’indignation générale, jusque dans les rangs mêmes de la police. Et interroge chacun : comment, dans un grand pays démocratique, les représentants d’une profession si populaire, dont le sacrifice et l’engagement citoyen sont régulièrement salués, peuvent-ils se retrouver brutalisés et humiliés de la sorte ?

La réponse est à chercher du côté du gouvernement, qui, de toute évidence, ne se fixe plus aucune limite dans le mépris des revendications sociales. Et la répression de ceux qui les expriment, qu’ils soient gilets jaunes ou pompiers. Pointée du doigt, la préfecture de police a rejeté la faute sur certains manifestants « irresponsables » qui auraient maintenu des actions « en dépit des ordres de dispersion ». La belle affaire ! Les vrais « irresponsables » ne sont pas les sapeurs. Surtout pas. Mais bien ceux qui laissent, comme pour les urgences, pourrir ostensiblement la situation d’un service public en souffrance.

Faut-il le rappeler ? Les pompiers ont posé des revendications depuis le mois de mars et mènent un grève depuis le 26 juin, prolongée jusqu’au 31 octobre. Un mouvement d’une patience et d’une ampleur inédites, aux attentes aussi claires que légitimes, que ce soit sur la « sursollicitation » des équipes, les effectifs ou encore la revalorisation de la prime de feu. À cela, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, n’a toujours pas apporté de réponse crédible. Il a longtemps joué l’indifférence, allant jusqu’à railler en août ces « 5% de grévistes ». Avant de ressortir des tiroirs la vielle idée d’un « numéro unique » d’urgence et, depuis mardi, une volée de matraques…Autant dire que l’incendie social, chez les pompiers comme ailleurs, n’est pas près de s’éteindre.

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