« Les chiffres », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Les simple
énoncé des chiffes est implacable. En France l’an passé, comme l’écrivent
sobrement les Échos, 400 000 personnes ont basculé dans la pauvreté, qui
concerne désormais, 9,3 millions de Français, dont 3 millions d’enfants, soit
14,7% de la population, en hausse de 0,6%. C’est aussi, et de fait, un acte d’accusation
contre la politique d’Emmanuel Macron. Les deux tiers de ce basculement, selon
l’Insee qui publiait, il y a deux jours, ces données, sont dus à « la
baisse des allocations logement dans le parc HLM ». Dans le même temps, l’indice
dit de Gini, qui mesure les inégalités, a connu sa plus forte progression
depuis 2010. Et, comme l’écrit encore l’Insee, qui donne un peu l’impression de
s’essuyer les pieds avec un langage très mesuré : « La réforme de l’impôt
sur la fortune, en 2018 aurait eu un effet à la hausse sur les indicateurs d’inégalités
par rapport à une situation sans réforme.»
En clair,
le constat dressé le jour même dit de « l’élimination de la pauvreté »,
c’est que les pauvres sont nombreux, les riches plus riches et que c’est bien
le résultat des choix politiques qui ont été faits depuis deux ans. Il est vrai
que quelques commentateurs nous expliquent, en véritables sophistes, que les
revenus vont progresser, d’une manière générale, de quelque deux pour cent. Mais
soyons sérieux, deux pour cent pour mille euros, c’est 20 euros, et deux pour
cent d’un million, c’est 20 000 euros.
On pourrait
voir là un échec du gouvernement. Mais, souvenons-nous de cette phrase
prononcée par le président de la République lui-même, « dans une gare on
croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ».
Souvenons-nous de cette phrase de Benjamin Griveaux dans son rôle de petit
marquis de la Macronie, parlant de « défendre les droits de l’homme pauvre ».
Non seulement ils ne sont pas défendus, mais ce que cela voulait dire, c’est que
« l’homme pauvre » était destiné à le rester, défini comme
pauvre dans son essence même. C’est au sens le plus dur une politique de classe
appuyée sur un véritable « darwinisme social ». Les pauvres, les
Français les plus modestes, sont laissés pour compte dans la France des
entrepreneurs, des start-up et des premiers de cordée.
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