" Verticalité absolue ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
La radicalité de la méthode a
pour vocation de s’imposer à tous : « l’État, c’est moi », »le
patron de la start-up France, c’est moi », « le parti, c’est moi »…pour
un peu on croirait : « Les Français, c’est moi. » Après quelques
crise internes, le mouvement LREM du président s’est donc doté d’un « chef »
un peu fantoche en la personne de Christophe Castaner, par ailleurs déjà
secrétaire d’État. Le scénario, écrit à l’avance, n’a qu’un mérite : à En
marche !, Emmanuel Macron prend toutes les décisions. Non seulement tout
le monde le sait, mais chacun, à l’intérieur de la mouvance ou à sa périphérie,
maintient son petit doigt sur la couture du pantalon. Soit on est content, soit
on sourit faussement. Une seule règle : garde à vous ! Avant son
élection, Macron prétendait rénover la vie politique du « vieux monde ».
Le réveil s’avère brutal pour certains de ses affidés. Notons que l’embarras
des conseillers d’Édouard Philippe à Matignon – qui expriment en off un bout de
la parole du premier ministre – a quelque chose d’instructif. L’un d’eux nous
déclare : « il va quand même un peu loin. » Voua aurez compris
que le « il » désigne le chef de l’État…
Nommons les choses : le
pouvoir de la verticalité absolue en monarchie républicaine. Ne nous y trompons
pas. Chez Macron, cette option assumée de contrôle total n’a rien d’une façade
stratégique. C’est un projet politique libéral et global voulant irriguer tous
les domaines de la société et dont nous connaissons désormais l’ampleur :
du Code du travail à l’assurance-chômage, en passant par la protection sociale,
le Smic, etc. L’hôte de l’Élysée tente en effet d’opérer, dans les esprits, une
sorte de renversement institutionnel. Souvenons-nous. Il y a un an encore, tout
semblait en place, ou presque, pour que les citoyens puissent enfin renverser
la Ve république et son caractère absolutiste. Voilà que ce cadre-là
nous revient en pleine face, de la pire des manières. Macron veut démonter,
jusqu’à l’absurde, qu’il peut réactiver un système moribond inventé par un
général d’armée. Pari risqué. Car les Français veulent-ils vraiment de l’hégémonie
d’un homme incarnant le pouvoir personnel à ce point, même drapé des mots
illusoires du « nouveau monde » ?
1 Comentário:
Tellement vrai
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