Conseil municipal : " Intervention de Brigitte MORANNE sur le contrat local de santé "
INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE AU CONSEIL MUNICIPAL DU
29/11/2017
GROUPE « FRONT DE GAUCHE-ROMAINVILLE
ENSEMBLE »
Convention pluriannuelle concernant le pilotage et la
coordination du Contrat local de Santé.
Introduit par la loi « Hôpital Patients Santé et
Territoires », les contrats locaux de Santé sont des outils de
contractualisation entre les agences régionales de santé et les collectivités
territoriales. Le contrat local de santé doit permettre de mettre en œuvre des
actions au plus près des populations portant sur la promotion de la santé, la
prévention, les politiques de soins et l’accompagnement médico-social. Un
programme d’actions pluriannuel qui est censé prendre aussi en compte les
autres facteurs ayant une incidence sur la santé et la vie des
populations : Logement, Environnement, Education, Relations sociales et
Travail. Les communes doivent donc élaborer un plan d’actions pluriannuel en
déterminant des axes stratégiques qui se déclineront sous forme de fiches
action. Par exemple : promouvoir le bien vieillir peut être un axe
stratégique et lutter contre l’isolement une fiche action.
En France, entre 2008 et fin juin 2015 près de 260 contrats
locaux de santé ont été conclus ; Les territoires qui ont pu conclure des
contrats locaux de santé s’inscrivent majoritairement dans un double
contexte :
-Une population fragile du fait de son vieillissement ou de
précarisation.
-Une accessibilité aux soins qui s’avère de plus en plus
complexe.
A partir de leur expérience, un bilan a pu être établi.
Quelles sont les plus value et les limites d’un contrat local de santé ?
Ses plu values :
D’après les animateurs des CLS, les plus value, apportées par
ces contrats sont :
-Un dispositif qui permet d’apporter une réponse aux
problématiques d’accès aux soins.
-Un dispositif de valorisation d’actions existantes et
contribuant à renforcer la visibilité de l’offre
-Un dispositif fédérateur
-un espace de concertation partagée.
Ses limites,
Les porteurs de contrat locaux de santé ont rappelé les
limites de l’exercice et du dispositif. L’essentiel des difficultés rencontrées
par les territoires porte sur :
-L’ingénierie du projet
-Le pilotage du contrat local de santé.
Si les modalités méthodologiques d’élaboration du diagnostic
préalable sont clairement définies par les Agences Régionales de Santé (ARS) et la fédération des
observatoires régionaux de santé, il n’en va pas de même pour l’ensemble du
processus d’élaboration des CLS.
Le manque de cadrage méthodologique notamment sur les
modalités d’implication des acteurs est au cœur des difficultés rencontrées par
les collectivités territoriales et leurs partenaires dans l’élaboration d’un
contrat local de santé. C’est la raison pour laquelle l’ARS IDF , depuis a mis
à disposition des animateurs un KIT méthodologique. A l’inverse, des notes de cadrage trop précises de certains
contrats locaux de santé n’ont pu laisser que de très faibles marges de
manœuvre à des territoires pour définir de manière partagée leurs priorités,
leurs ambitions.
Sur le pilotage, les animateurs de CLS ont également pu
souligner des difficultés dans le pilotage d’un projet partenarial. Les
difficultés portent avant tout sur la répartition des rôles entre les
différents partenaires (ARS-Villes) et celle des tâches entre les animateurs.
Notre ville s’est donc
engagée dans cette démarche, il y a un an pour la période 2017-2019.
Aujourd’hui et depuis le recrutement du coordinateur, l’étape du diagnostic
local de santé est en cours. Viendra ensuite la définition des objectifs et des
axes stratégiques afin de déterminer des actions. Le CLS doit tenir compte des
priorités du plan régional de santé, mais il peut aussi se construire sur de
démarches participatives locales, non seulement, avec des acteurs de santé
locaux mais aussi avec la population.
Certaines villes ont mis en place une instance de
concertation plus large autour de l’animateur territorial. Quelle méthode et
dispositifs seront mis en place pour animer le CLS sur notre commune ?
Nous souhaitons être informés de l’avancée de ce projet, des axes stratégiques
et des actions menées auprès des populations. Nous considérons que
l’élaboration du CLS nécessite de mettre en œuvre une démarche de communication
à destination de la population.
Notre groupe approuve l’ensemble de ce dossier même si nous
estimons qu’il représente un fort investissement en temps pour répondre aux
demandes de l’ARS en contrepartie d’un levier financier s’élevant à 60 000
euros soit 47% du coût financier de la mise en place du projet.
Et enfin pour conclure, les contrats locaux de santé sont
censés réduire les inégalités de territoire dans l’accès aux soins, à ce
propos, notre inquiétude est grande face au projet de loi de financement de la
sécurité sociale 2018.
Il représente pour notre société, un vrai changement.
Au-delà des mesures prises : augmentation de 2 euros du forfait
hospitalier, saignée de 4,2 milliards du budget maladie, c’est la Sécurité
sociale de 1945, ses valeurs de solidarité et d’universalité, sa cotisation
sociale qui sont remises en cause.
Le gouvernement veut non seulement imposer la continuité
dans la politique d’austérité budgétaire, mais mettre un terme à la sécurité
sociale en utilisant les PLFSS.
A cela, s’ajoute la disparition envisagée des départements, qui
aura de graves conséquences en Seine Saint Denis sur le maintien des PMI, des centres de planning familial, des
centres de dépistage, des crèches ou sur le financement des aides sociales.
Toutes ces mesures représentent un danger considérable pour
la promotion de la santé et portent un coup fatal à l’accès aux soins pour
tous.
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