LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 14 novembre 2017

" Le fondé de pouvoir ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !


Six mois jour pour jour – déjà – qu’Emmanuel Macron a pris ses fonctions. Et une impression de rouleau compresseur que rien n’atténue dans la réalité des faits, des paroles et surtout des décisions. Comme si le retournement du « cercle de le raison » avait gagné des esprits face à ce chef de l’État que certains – par malice et/ou intérêt – ne parviennent pas toujours à « identifier » sur l’échiquier politique, alors qu’une définition, véritable celle-là, s’impose d’elle-même : la fameuse boussole de « gauche et de droite » n’était qu’un artefact pour ne pas dire de « droite et de droite ». Macron parlait de gauche comme on parle du nez pour conquérir la place : depuis, il tranche à droite afin de satisfaire ceux pour lesquels il a été élu. Venu pour soi-disant apprivoiser la Bête, l’apprenti dompteur a filé bras dessus bras dessous avec elle. Et même pas par la porte de service. Non. Il avance droit devant par le grand escalier de l’Élysée !


Tout le monde devrait maintenant le savoir. Macron est le « président des riches », mais il assume aussi pleinement d’être celui de toute une classe qui ne pense qu’à la « loi du marché », vous savez, ce nouveau vocable pour ne pas prononcer le mot « capitalisme ». Ce libéralisme sans tabou et en action dans tous les domaines, la droite et le Medef réunis en avaient rêvé. Macron tente de le mettre en œuvre. Les puissants lui ont délivré une procuration comme un vulgaire fondé de pouvoir, et il frappe vite et fort pour rattraper le temps perdu, en quelque sorte, et mener des contre-réformes impopulaires que ses prédécesseurs n’avaient pas réussi à imposer. Une stratégie du choc. Tout doit y passer. Code du travail, assurance-chômage, protection sociale, Smic, etc. Et tout cela au nom d’une inspiration libérale vieille pourtant d’une génération et dont la mise en œuvre n’a servi à rien d’autre qu’à la concentration des richesses, à l’accroissement des inégalités et, ne l’oublions jamais, à l’échec économique partout ! Cette forme d’inconscience politique peut-elle durer ? Dans un monde prétendument dominé par un Donald Trump, il est facile d’apparaître brillant ou de se déclarer « progressiste ». Même les chimères scintillent parfois. Et il arrive aux pires libéraux de savoir conjuguer le verbe « progresser » à tous les tempos…ou presque.

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