Traitement des déchets : " Un point d'histoire qui n'est pas celui de monsieur Champion " !
Lors de l’examen d’un vœu présenté au Conseil de
Territoire d’Est Ensemble, monsieur Champion s’est exprimé ainsi :
« Vous me permettrez de refaire un point historique rapide, indispensable,
alors qu’il y a eu dans le temps une sorte de révisionnisme sur cette
histoire »…Il rappelle que les élus du Conseil municipal avaient adopté à
l’unanimité un avis défavorable sur le procédé de méthanisation ». Afin de
rétablir la véritable « histoire », il nous paraît utile de rappeler
l’article publié sur ce site le 5 juin 2012, sous ce titre :
« Usine
de méthanisation : On ne nous dit pas tout »
Le voici, dans son intégralité :
« Madame le Maire a rencontré le 14 mai dernier les responsables de
l’association Arivem. Au cours de cet entretien elle a rappelé les deux
avis défavorables donnés par le Conseil municipal du 26 MAI 2010 au projet
présenté par le Syctom et son refus de signer le permis de
construire. Souhaitant, à juste titre d’ailleurs, la réalisation d’un audit
indépendant sur l’ensemble du projet d’usine de méthanisation, elle dit «
sa surprise lorsqu’elle a constaté que la communauté d’agglomération annonçait
la publication du cahier des charges par le Syctom pour la
réalisation d’un audit du projet ».
Exprimant ses doutes quant à l’efficacité de l’audit envisagé par Est
Ensemble, elle nous dit qu’elle ne le cautionnera pas tant qu’elle
n’aura pas reçu de réelles garanties d’indépendance. Nous ne
pouvons qu’approuver ces velléités qui font aujourd’hui de madame le
Maire de Romainville, « l’une des plus farouches opposantes
au Syctom et à ce projet d’usine
de méthanisation » qu’elle a pourtant porté sur les fonds
baptismaux des années durant.
Cependant, trop de zones d’ombre entourent ce dossier pour que nous n’allions
pas consulter quelques-unes de nos archives pour tenter d’y voir plus clair.
Pas simplement pour rappeler que cette proposition était un des éléments phares
des programmes de la liste que madame Valls conduisait aux élections
municipales de 2007 et 2008. Nous souhaitons aller au-delà, afin que chacun(e),
puisse se forger sa propre opinion.
LE SAVIEZ VOUS
Voici par exemple, ce qu’écrivait madame Valls dans la lettre du Sitom 93, de septembre
2005 : « L’annonce par le Syctom d’inscrire Romainville dans les 60 sites européens dédiés
au traitement biologique des déchets est une bonne nouvelle de l’été.
Contribuer localement au traitement propre des déchets ménagers, à la réduction
de la pollution atmosphérique, aux économies d’énergie et à un meilleur
environnement, participe, me semble-t-il, de nos responsabilités…. » « Pour ce
faire, Romainville a des atouts considérables ; dont le foncier que nous avons pu
libérer rapidement et la proximité du canal de l’Ourcq pour favoriser les transports non
polluants. Je
crois que les projets que nous portons, la collaboration et l’écoute réciproque
qui se sont instaurées entre le Syctom et la ville
de Romainville ont été déterminants dans ce choix. Il faut maintenant
continuer et réussir le pari ».
À cette époque, pas si lointaine d’ailleurs, les relations entre la ville
de Romainville et le Syctom semblaient plutôt au beau fixe.
La création de cette usine était totalement partagée, tant par la ville
de Romainville que par le Syctom, et le Sitom93. Lire dans
le bulletin d’informations municipales de janvier 2012 que c’est
le Syctom qui veut reconstruire le
centre multi-filières est un raccourci avec l’histoire, un peu osé.
Alors connaîtra-t-on le déroulé exact de ce long processus ? C’est
souhaitable !
LE SAVIEZ-VOUS
Comme le souhaitait madame Valls la collaboration s’est en effet
poursuivie puisque le 5 mai 2007, c'est-à-dire 14 mois avant l’attribution du
marché à Urbaser, une
charte de qualité environnementale sur le centre de traitement multi-filières était
signée par madame le Maire de Romainville et messieurs les présidents
du Syctom et du Sitom93. Il n’y a rien de choquant à cela,
sauf qu’elle semble avoir été mise aux oubliettes, alors qu’elle
décrivait de façon éloquente ce que devait être le centre de traitement.
Dans ce volumineux document de 28 pages, tout y est décrit.
- La
phase chantier de construction du futur centre de traitement multi-filières
- Préservation
des ressources et lutte contre le réchauffement climatique
- L’intégration
urbaine, architecturale et paysagère de l’installation.
- La
limitation du transport routier
- La
protection de l’environnement et la minimisation des nuisances
- Le rôle
social du site et les conditions de travail
- La
phase d’exploitation du futur centre de traitement multifilières
Tout y est, dans les moindres détails : observation permanente du chantier,
propreté du site et son environnement, surveillance, moyens d’information du
public, qualité environnementale du bâti, conception et entretien des espaces
plantés, odeurs, bruit, lutte contre la présence d’animaux indésirables,
nuisances susceptibles d’affecter les riverains.
Les
réunions avec le Syctom pour présenter les différents projets
avaient-elles déjà eu lieu ? Sinon à quelle période
précise peut-on situer cette présentation, étant entendu que l’appel
d’offre désignant Urbaser a eu lieu en juillet 2008 ? Par exemple,
madame Valls nous dit, dans le magazine d’informations municipales de
janvier 2012, que les élus ont été convoqués pour que leur soient présentés les
trois projets, dont l’un ne leur plaisait pas. Mais à quelle période s’est
tenue cette rencontre et quelles ont été les informations fournies publiquement
aux habitants ?
À quel moment les riverains, les entrepreneurs ont-ils eu connaissance de
cette charte ? Dans quelles conditions de concertation a-t-elle été élaborée ?
Des réponses précises devraient être apportées à ces légitimes questions.
LE SAVIEZ-VOUS
Mais poursuivons. Madame Valls fait état des délibérations du
Conseil municipal du 26 mai 2010. Dont acte, mais deux autres ont été prises, quelques
mois auparavant. Le 16 décembre 2009, une délibération est prise dont nous vous
livrons le contenu : « Les travaux de construction d’une usine
de méthanisation et d’une unité de tri sur les terrains de
l’actuelle déchetterie, vont entraîner la fermeture de l’équipement dans
sa forme actuelle au 1er JUILLET 2010. Du fait de sa suppression, la ville est
dans l’obligation de créer un nouvel équipement destiné aux habitants de la
commune, afin de leur donner la possibilité de déposer les déchets qui ne sont
pas pris par la collecte et de réduire las dépôts sauvages. Le comité syndical
du Syctom s’est engagé à soutenir financièrement cette initiative et
subventionnera cette création. Pour ce projet, il a été nécessaire d’acquérir
un terrain de 3169 m2… »
La
seconde délibération date du 24 février 2010. Elle porte sur le même sujet.
Elle demande au Conseil municipal de valider le dépôt de permis de démolir et
de construire de cette nouvelle déchetterie au 45
rue Anatole France.
Tout
cela s’est passé 3 mois avant la délibération de ce fameux 26 mai. Il est bien
difficile de croire que la municipalité n’était pas au fait du projet qui
allait être soumis à enquête publique. En envisageant
une déchetterie nouvelle pour les Romainvillois, le conseil
municipal ne donnait pas l’impression de s’opposer à ce projet que nous
subissons aujourd’hui…
LE SAVIEZ-VOUS
Enfin, à l’occasion de la réunion du conseil Syndical
du Syctom tenue le 30 mars 2011, Nous pouvons prendre connaissance de
la délibération suivante : « Subvention du Syctom, à la commune
de Romainville pour la reconstruction
d’une déchetterie à Romainville : Le comité syndical décide
d’attribuer à la commune de Romainville une subvention maximale de 1
479 700 € dans le cadre de son projet de reconstruction
d’une déchetterie communale sur une emprise de 3119m2 située
rue Anatole France et rue Jean-Jacques Rousseau
à Romainville (parcelle cadastrée (C12)… »
"
Les crédits nécessaires sont prévus au budget du Syctom…Le comité syndical
approuve la convention d’aide financière à conduire avec la commune
de Romainville, déterminant les modalités et conditions de versement de
l’aide à la reconstruction de la déchetterie communale, et autorise
le président à la signer ".
Nous posons donc une question simple : cette subvention a-t-elle été reçue
par la ville de Romainville ?
Telles sont les quelques informations que nous avons souhaité porter à
votre connaissance. Elles sont assez éclairantes sur le flou qui, dès
l’origine, a accompagné ce projet. Au-delà de cette nébulosité, le plus
choquant et le plus dommageable est sans doute l’absence de toute sérieuse
concertation. Car si les riverains ne s’en étaient pas mêlés, s’ils ne
s’étaient pas mobilisés avec l’Arivem, le silence serait toujours aussi assourdissant. Madame
le maire évoque la délibération du 26 mai, mais les habitants n’en auront eu
réellement connaissance qu’à la fin de l’année 2011. C’est en cela que les élu-e-s de Romainville portent une grande
responsabilité dans la situation d’aujourd’hui et qui reste pleine d’incertitudes
quant à l’avenir.
Dans cette affaire une leçon doit être tirée. Une opération de cette
ampleur ne peut pas être menée dans le plus grand des secrets. D’un bout à
l’autre elle doit rester sous la maîtrise des populations. Ce qui n’a malheureusement
pas été le cas.
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Depuis, de l’eau est passée sous les ponts et fort
heureusement grâce à l’intervention des citoyens et celle de l’ARIVEM, les
choses ont bougé. Cependant comme toujours la vigilance s’impose
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