LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 28 novembre 2017

Traitement des déchets : " Un point d'histoire qui n'est pas celui de monsieur Champion " !



Lors de l’examen d’un vœu présenté au Conseil de Territoire d’Est Ensemble, monsieur Champion s’est exprimé ainsi : « Vous me permettrez de refaire un point historique rapide, indispensable, alors qu’il y a eu dans le temps une sorte de révisionnisme sur cette histoire »…Il rappelle que les élus du Conseil municipal avaient adopté à l’unanimité un avis défavorable sur le procédé de méthanisation ». Afin de rétablir la véritable « histoire », il nous paraît utile de rappeler l’article publié sur ce site le 5 juin 2012, sous ce titre :

« Usine de méthanisation : On ne nous dit pas tout »

Le voici, dans son intégralité :

« Madame le Maire a rencontré le 14 mai dernier les responsables de l’association Arivem. Au cours de cet entretien elle a rappelé les deux avis défavorables donnés par le Conseil municipal du 26 MAI 2010 au projet présenté par le Syctom et son refus de signer le permis de construire. Souhaitant, à juste titre d’ailleurs, la réalisation d’un audit indépendant sur l’ensemble du projet d’usine de méthanisation, elle dit « sa surprise lorsqu’elle a constaté que la communauté d’agglomération annonçait la publication du cahier des charges par le Syctom pour la réalisation d’un audit du projet ».

Exprimant ses doutes quant à l’efficacité de l’audit envisagé par Est Ensemble, elle nous dit qu’elle ne le cautionnera pas tant qu’elle n’aura pas reçu de réelles garanties d’indépendance. Nous ne pouvons qu’approuver ces velléités qui font aujourd’hui de madame le Maire de Romainville, « l’une des plus farouches opposantes au Syctom et à ce projet d’usine de méthanisation » qu’elle a pourtant porté sur les fonds baptismaux des années durant.

Cependant, trop de zones d’ombre entourent ce dossier pour que nous n’allions pas consulter quelques-unes de nos archives pour tenter d’y voir plus clair. Pas simplement pour rappeler que cette proposition était un des éléments phares des programmes de la liste que madame Valls conduisait aux élections municipales de 2007 et 2008. Nous souhaitons aller au-delà, afin que chacun(e), puisse se forger sa propre opinion.

LE SAVIEZ VOUS

Voici par exemple, ce qu’écrivait madame Valls dans la lettre du Sitom 93, de septembre 2005 : « L’annonce par le Syctom d’inscrire Romainville dans les 60 sites européens dédiés au traitement biologique des déchets est une bonne nouvelle de l’été. Contribuer localement au traitement propre des déchets ménagers, à la réduction de la pollution atmosphérique, aux économies d’énergie et à un meilleur environnement, participe, me semble-t-il, de nos responsabilités…. » « Pour ce faire, Romainville a des atouts considérables ; dont le foncier que nous avons pu libérer rapidement et la proximité du canal de l’Ourcq pour favoriser les transports non polluants. Je crois que les projets que nous portons, la collaboration et l’écoute réciproque qui se sont instaurées entre le Syctom et la ville de Romainville ont été déterminants dans ce choix. Il faut maintenant continuer et réussir le pari ».

À cette époque, pas si lointaine d’ailleurs, les relations entre la ville de Romainville et le Syctom semblaient plutôt au beau fixe. La création de cette usine était totalement partagée, tant par la ville de Romainville que par le Syctom, et le Sitom93. Lire dans le bulletin d’informations municipales de janvier 2012 que c’est le Syctom qui veut reconstruire le centre multi-filières est un raccourci avec l’histoire, un peu osé. Alors connaîtra-t-on le déroulé exact de ce long processus ? C’est souhaitable !


LE SAVIEZ-VOUS

Comme le souhaitait madame Valls la collaboration s’est en effet poursuivie puisque le 5 mai 2007, c'est-à-dire 14 mois avant l’attribution du marché à Urbaserune charte de qualité environnementale sur le centre de traitement multi-filières était signée par madame le Maire de Romainville et messieurs les présidents du Syctom et du Sitom93. Il n’y a rien de choquant à cela, sauf qu’elle semble avoir été mise aux oubliettes, alors qu’elle décrivait de façon éloquente ce que devait être le centre de traitement.

Dans ce volumineux document de 28 pages, tout y est décrit.
  • La phase chantier de construction du futur centre de traitement multi-filières
  • Préservation des ressources et lutte contre le réchauffement climatique
  • L’intégration urbaine, architecturale et paysagère de l’installation.
  • La limitation du transport routier
  • La protection de l’environnement et la minimisation des nuisances
  • Le rôle social du site et les conditions de travail
  • La phase d’exploitation du futur centre de traitement multifilières

Tout y est, dans les moindres détails : observation permanente du chantier, propreté du site et son environnement, surveillance, moyens d’information du public, qualité environnementale du bâti, conception et entretien des espaces plantés, odeurs, bruit, lutte contre la présence d’animaux indésirables, nuisances susceptibles d’affecter les riverains.

Les réunions avec le Syctom pour présenter les différents projets avaient-elles déjà eu lieu ? Sinon à quelle période précise peut-on situer cette présentation, étant entendu que l’appel d’offre désignant Urbaser a eu lieu en juillet 2008 ? Par exemple, madame Valls nous dit, dans le magazine d’informations municipales de janvier 2012, que les élus ont été convoqués pour que leur soient présentés les trois projets, dont l’un ne leur plaisait pas. Mais à quelle période s’est tenue cette rencontre et quelles ont été les informations fournies publiquement aux habitants ?

À quel moment les riverains, les entrepreneurs ont-ils eu connaissance de cette charte ? Dans quelles conditions de concertation a-t-elle été élaborée ? Des réponses précises devraient être apportées à ces légitimes questions.


LE SAVIEZ-VOUS

Mais poursuivons. Madame Valls fait état des délibérations du Conseil municipal du 26 mai 2010. Dont acte, mais deux autres ont été prises, quelques mois auparavant. Le 16 décembre 2009, une délibération est prise dont nous vous livrons le contenu : « Les travaux de construction d’une usine de méthanisation et d’une unité de tri sur les terrains de l’actuelle déchetterie, vont entraîner la fermeture de l’équipement dans sa forme actuelle au 1er JUILLET 2010. Du fait de sa suppression, la ville est dans l’obligation de créer un nouvel équipement destiné aux habitants de la commune, afin de leur donner la possibilité de déposer les déchets qui ne sont pas pris par la collecte et de réduire las dépôts sauvages. Le comité syndical du Syctom s’est engagé à soutenir financièrement cette initiative et subventionnera cette création. Pour ce projet, il a été nécessaire d’acquérir un terrain de 3169 m2… »

La seconde délibération date du 24 février 2010. Elle porte sur le même sujet. Elle demande au Conseil municipal de valider le dépôt de permis de démolir et de construire de cette nouvelle déchetterie au 45 rue Anatole France.

Tout cela s’est passé 3 mois avant la délibération de ce fameux 26 mai. Il est bien difficile de croire que la municipalité n’était pas au fait du projet qui allait être soumis à enquête publique. En envisageant une déchetterie nouvelle pour les Romainvillois, le conseil municipal ne donnait pas l’impression de s’opposer à ce projet que nous subissons aujourd’hui…

LE SAVIEZ-VOUS

Enfin, à l’occasion de la réunion du conseil Syndical du Syctom tenue le 30 mars 2011, Nous pouvons prendre connaissance de la délibération suivante : « Subvention du Syctom, à la commune de Romainville pour la reconstruction d’une déchetterie à Romainville  : Le comité syndical décide d’attribuer à la commune de Romainville une subvention maximale de 1 479 700 € dans le cadre de son projet de reconstruction d’une déchetterie communale sur une emprise de 3119m2 située rue Anatole France et rue Jean-Jacques Rousseau à Romainville (parcelle cadastrée (C12)… »

" Les crédits nécessaires sont prévus au budget du Syctom…Le comité syndical approuve la convention d’aide financière à conduire avec la commune de Romainville, déterminant les modalités et conditions de versement de l’aide à la reconstruction de la déchetterie communale, et autorise le président à la signer ".

Nous posons donc une question simple : cette subvention a-t-elle été reçue par la ville de Romainville ?

Telles sont les quelques informations que nous avons souhaité porter à votre connaissance. Elles sont assez éclairantes sur le flou qui, dès l’origine, a accompagné ce projet. Au-delà de cette nébulosité, le plus choquant et le plus dommageable est sans doute l’absence de toute sérieuse concertation. Car si les riverains ne s’en étaient pas mêlés, s’ils ne s’étaient pas mobilisés avec l’Arivem, le silence serait toujours aussi assourdissant. Madame le maire évoque la délibération du 26 mai, mais les habitants n’en auront eu réellement connaissance qu’à la fin de l’année 2011. C’est en cela que les élu-e-s de Romainville portent une grande responsabilité dans la situation d’aujourd’hui et qui reste pleine d’incertitudes quant à l’avenir.

Dans cette affaire une leçon doit être tirée. Une opération de cette ampleur ne peut pas être menée dans le plus grand des secrets. D’un bout à l’autre elle doit rester sous la maîtrise des populations. Ce qui n’a malheureusement pas été le cas.
 
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Depuis, de l’eau est passée sous les ponts et fort heureusement grâce à l’intervention des citoyens et celle de l’ARIVEM, les choses ont bougé. Cependant comme toujours la vigilance s’impose

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