" Pour parler clair ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !
Cent jours depuis que le 23 août
Salah Hamouri a été placé en détention préventive. Le jeune avocat
franco-palestinien est détenu de manière totalement arbitraire dans les
conditions qu’il décrit lui-même dans nos colonnes, non sans évoquer le sort de
ses codétenus dont des adolescents. Il le fait avec la force, le courage et la
dignité qu’on lui connaît depuis qu’injustement accusé, en 2005, d’intentions
terroristes il est en butte à la répression des autorités israéliennes et a
déjà connu six années de prison, de 2005 à 2011. Le 16 novembre dernier, la
ministre en charge des affaires européennes, Nathalie Loiseau, a dénoncé à l’Assemblée
nationale le recours à la détention administrative qui fait que Salah Hamouri
ignore toujours quelles charges pèsent contre lui. « Nous continuons,
a-t-elle dit, à demander le plein respect des droits de notre compatriote et à
espérer sa libération rapide. ». il faut voir là, à n’en pas douter, l’effet
de la mobilisation en sa faveur.
Mais il est vrai aussi que,
depuis des décennies, la condamnation de la politique israélienne de répression
et de colonisation, qui s’est traduite en particulier par l’implantation en
Cisjordanie de 400 000 colons, se fait toujours mezza voce, tandis que l’accusation
ignominieuse d’antisémitisme est clamée à tout vent dès qu’on monte un peu le
ton. Les autorités israéliennes en jouent pour tenir nulles et non avenues les
résolutions de l’ONU leur demandant expressément «de cesser immédiatement et
complètement toute activité de colonisation dans les territoires palestiniens
occupés ». Au niveau international, cette politiques est avalisée par
Trump tandis qu’Israël est toujours lié à l’Union européenne par un accord d’association.
L’hypocrisie et le double langage doivent cesser. Benyamin Netanyhou sera la
semaine prochaine à Paris. La France peut et doit être l’amie d’Israël comme
elle peut et doit l’être de la Palestine-dont l’État doit être reconnu par
Paris, mais respecter ses amis, c’est parler clair, être sans concession et c’est
aujourd’hui, exiger la libération de Salah Hamouri.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire