" Des villes pour changer le monde ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
« En tant que maire, j’ai
refusé de substituer l’utopie technicienne à l’utopie sociale ». Je me
suis libéré de la manie de l’expertise émiettant tout et censurant le sens. J’ai
compris qu’il n’y avait pas de petite digue, qu’il fallait résister et que,
dans ce mot, se trouvait l’une des sources du construire à ne jamais remettre
au lendemain. » Ainsi parlait Jack Ralite dans l’hémicycle du Sénat sur
son expérience de maire d’Aubervilliers. À l’heure ou s’ouvre le 100e congrès des maires de France, que le
gouvernement voudrait désormais mettre sous tutelle, les lots d’un poète en
politique apostrophent l’enjeu du moment. L’échelle communale, héritage de la
Révolution française, peut changer la réalité sociale. En dépit de toutes les
attaques dont elles ont fait l’objet ces dernières années, qui tendent à les
condamner à une mort par asphyxie budgétaire, les villes restent un terrain
propice à de multiples formes de résistance, d’initiatives citoyennes et d’innovations
sociales, de projets alternatifs qui font boule de neige sur l’ensemble du
territoire, et même au-delà des frontières. C’est le cas des
remunicipalisations de l’eau, ou de la géothermie, qui permettent aux habitants
de se réapproprier des biens communs confisqués par les appétits du privé.
C’est aussi à ce creuset d’alternatives
que s’attaquent les politiques néolibérales, qui préfèrent substituer à la
démocratie locale de grandes régions qui fonctionneront comme des provinces de
l’Ancien Régime. Les maires, dans leur grande majorité, ne s’y trompent pas, et
pourraient réserver un accueil glacial, jeudi, au nouveau président de la
République. Car dans la foulée de l’appel de Grigny, un bras de fer s’est
engagé avec le gouvernement qui pourrait porter ses fruits. » Le mot
désespoir n’est pas politique, aimait aussi dire Jack Ralite. Il faut oser
sortir dans la rue, la rue d’Ici, la rue d’Europe, la rue du Monde, et charger
sur ses épaules, les dissonances de la ville. Il y a une socialité nouvelle. »
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