« Temps forts », l’éditorial de Maud Vergnol dans l »Humanité de ce jour !
Encore
une fois, on allait voir ce qu’on allait voir. Une « révolution »,
osait même le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, pour assurer la
promotion de son projet de loi, qui sera voté aujourd’hui. En effet, une
révolution s’impose pour renverser le modèle agricole actuel, qui détruit tout
sur son passage : l’écosystème, les paysans, et la qualité de la
consommation. Un système qui gave les profits de la grande et de l’industrie
alimentaire mais qui laissera, à moyen terme, mourir de faim la moitié de la
planète.
C’est un rapport de la très sérieuse Organisation des Nations unies
pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui l’affirme. Ses projections sont
sans appel : en 2050, le réchauffement climatique exposera la moitié de la
planète à la faim ! Les causes sont connues : libre marché,
productivisme et concentration agraire, pesticides…et puisqu’un ministre
macroniste nous invite à la révolution, citons Marx, qui déjà dans le « Capital »
avertissait que « chaque progrès de l »agriculture capitaliste est un
progrès non seulement dans l’art d’exploiter le travailleur, mais encore dans l’art
de dépouiller le sol ».
De révolution, il ne reste rien dans ce projet de
loi au rabais, véritable douche froide pour un monde paysan en souffrance. Rappelons
qu’un agriculteur se suicide tous les
deux jours en France. Que, pour un ancien chef d’exploitation, une retraire
atteint péniblement les 730 euros. Sourds à cette détresse, les sans-culottes
macronistes ont, toute honte bue, saboté la proposition de loi des parlementaires
communistes pour relever les retraites paysannes à hauteur de 85% du Smic. « On
le fera peut-être en 2020 », assure le premier ministre.
Même pirouette
pour le glyphosate, dont l’amendement pour graver son interdiction dans le
texte, une promesse d’Emmanuel Macron, a été rejeté par la majorité. « Inscrire
les choses dans la loi n’est pas la garantie que çà arrive », a tenté
Benjamin Griveaux dans une contorsion dialectique hasardeuse. « Ce qui
importe avant tout, c’est que le sens gouverne le choix des mots et non l’inverse »,
disait Orwell…
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