« Marx a raison », le billet de Gérard Streiff !
« Et si les salariés se révoltaient ? », se
demande l’économiste Patrick Artus dans son dernier opus. Bonne question d’un
homme qu’on a connu volontiers aligné sur le catéchisme libéral. Côté inégalités,
on croyait avoir tout vu. Or on découvre en le lisant des chiffres sidérants :
« Le numéro un du classement des gestionnaires de fonds spéculatifs a
gagné 1,3 milliard de dollars à lui tout seul en 2017. » Ou encore : « Les
25 gestionnaires les mieux payés ont empoché 12 milliards [de dollars] alors
même que les investissements du secteur affichaient des résultats affichaient
des résultats très médiocres » !
Dans le même temps le livre dénonce « l’hyper-flexibilité
exigée par les entreprises qui fait que les salariés partagent les risques mais
pas les profités ». il montre que « le progrès technique est loin d’enrichir
les tâches » et que « l’envol des profits financiers ne débouche pas
sur une dynamique d’investissement productif ». « La théorie du
ruissellement est une fable », ajoute-t-il : « Marx avait raison !
La logique de cette dynamique du capitalisme aboutit nécessairement à l’explosion
des inégalités de revenus et à des crises financières. » Cerise sur le
gâteau : le journal qui rend compte de ce livre d’Artus y voit autant de « motifs
de mécontentement de la grande classe des travailleurs des pays riches ».
Là on a un doute. On se dit qu’on lit l’Huma. Pas du tout : c’est le
Figaro qui cause. Étrange, non ? À croire qu’une sorte d’inquiétude travaille
nos bourgeois, pourtant enrichis et macronisés. Comme si ils avaient peur. Que çà
pète !
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