« Quelle gauche », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Un an
après, le paysage d’après la bataille n’a guère changé. La droite avec Laurent
Wauquiez fait une course à l’échalote avec le Front national. Le PS explosé
cherche en vain à renaître. L’élection à sa tête d’Olivier Faure ne règlera
rien tant qu’il se refusera à une véritable critique d’un quinquennat calamiteux,
ayant acté son divorce d’avec les attentes de ceux qui l’avaient porté au
pouvoir. On reste d’ailleurs pantois quand on le voit reconduire le même
discours, en se posant comme seul parti d’opposition à gauche et de
gouvernement.
Cette
situation pourrait sembler de nature à ouvrir le champ à la gauche du PS. Ce n’est
franchement pas le cas. Benoît Hamon a du mal à se faire entendre. Même chose
pour les communistes qui entendent se redéfinir à leur prochain congrès, en
novembre. La France insoumise, avec une stratégie du cavalier seul, voire
conflictuelle vis-à-vis de ses alliés
potentiels, n’est pas parvenue à transformer l’essai pourtant prometteur de
Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. C’en serait donc fini de la gauche ?
La réalité
est autre. Elle s’exprime dans la multiplicité des mouvements sociaux, qui ne
se limitent pas à la SNCF. De multiples manières, parfois confusément, les
choix libéraux d’Emmanuel Macron sont mis en cause, avec en arrière-plan les actes
fondateurs de son quinquennat : la suppression de l’ISF et la loi travail
organisant la remise en cause des acquis sociaux. Ce sont aujourd’hui les
mouvements sociaux qui redonnent du sens à la notion de gauche, dans les faits,
dans la lutte contre ce qui est bien une politique de de droite. C’est dire que
la responsabilité de la gauche politique, qui se cherche et peine à se trouver,
n’est pas de faire des coups, de régenter les mouvements sociaux, ni de faire
la leçon, mais d’entendre le pays et de se rassembler pour ouvrir, en y
travaillant d’arrache-pied une perspective.
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