LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 25 mai 2018

« J’adore », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



S’’il fallait donner aux jeunes une raison majeure de se joindre aujourd’hui aux manifestations unitaires dans leur pays, le gouvernement l’a fait. Parcoursup  est une véritable violence sociale et psychologique qui s’est exercée cette semaine sur des centaines de milliers de lycéens. On ne sait, à entendre la ministre de l’enseignement supérieur, si on est dans le cynisme ou dans la bêtise de classe. Le Figaro rapportait hier cet échange entre elle  et une élève du lycée Buffon à Paris : « J’ai l’impression que peu de monde apprécie la plate-forme, à part vous », dit l’élève. Réponse de Frédérique Vidal dans le rôle de Marie-Chantal : « J’adore, vous êtes dans le débat. »

Eh bien, le débat, il va être dans la rue, à Paris, dans toutes les grandes villes de France. L’initiative lancée le 3 mai par Attac et la Fondation Copernic a fait boule de neige en trois semaines, en impliquant plus de 60 organisations. Au siège de la CGT, le 17 mai, on a vu côte à côte les leaders des formations de gauche sur le PS, de multiples associations. C’est un fait nouveau et de très grande portée ? on se doute que nombre de commentaires ont déjà trempé leur plume pour écrire en substance ce mot célèbre : « Rien », tant ils voudraient voir en cette manifestation une sorte de point final d’une semaine de mobilisations. Ce sont les mêmes qui feignent de considérer sans importance le vote massif des cheminots contre la réforme, la mobilisation contre la réforme, la mobilisation de la fonction publique, les mêmes qui, avec ce gouvernement qui manie plus facilement le bâton que la négociation, se refusent à entendre ce qui va bien au-delà des luttes en cours elles-mêmes. Il y a de la colère sourde dans le pays face à un pouvoir qui a choisi les riches et rançonne les retraités, parle de supprimer les aides sociales, fragilise les plus fragiles. On pense une nouvelle fois à ces mots de Bossuet face au roi et à sa cour : «  cet ordre est injuste et ne peut durer toujours. Il faut que les choses changent. » Aujourd’hui des chemins nouveaux peuvent s’ouvrir.

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