« J’adore », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
S’’il
fallait donner aux jeunes une raison majeure de se joindre aujourd’hui aux
manifestations unitaires dans leur pays, le gouvernement l’a fait. Parcoursup est une véritable violence sociale et
psychologique qui s’est exercée cette semaine sur des centaines de milliers de
lycéens. On ne sait, à entendre la ministre de l’enseignement supérieur, si on
est dans le cynisme ou dans la bêtise de classe. Le Figaro rapportait hier cet
échange entre elle et une élève du lycée
Buffon à Paris : « J’ai l’impression que peu de monde apprécie la plate-forme,
à part vous », dit l’élève. Réponse de Frédérique Vidal dans le rôle de
Marie-Chantal : « J’adore, vous êtes dans le débat. »
Eh bien,
le débat, il va être dans la rue, à Paris, dans toutes les grandes villes de France.
L’initiative lancée le 3 mai par Attac et la Fondation Copernic a fait boule de
neige en trois semaines, en impliquant plus de 60 organisations. Au siège de la
CGT, le 17 mai, on a vu côte à côte les leaders des formations de gauche sur le
PS, de multiples associations. C’est un fait nouveau et de très grande portée ?
on se doute que nombre de commentaires ont déjà trempé leur plume pour écrire
en substance ce mot célèbre : « Rien », tant ils voudraient voir
en cette manifestation une sorte de point final d’une semaine de mobilisations.
Ce sont les mêmes qui feignent de considérer sans importance le vote massif des
cheminots contre la réforme, la mobilisation contre la réforme, la mobilisation
de la fonction publique, les mêmes qui, avec ce gouvernement qui manie plus
facilement le bâton que la négociation, se refusent à entendre ce qui va bien
au-delà des luttes en cours elles-mêmes. Il y a de la colère sourde dans le
pays face à un pouvoir qui a choisi les riches et rançonne les retraités, parle
de supprimer les aides sociales, fragilise les plus fragiles. On pense une
nouvelle fois à ces mots de Bossuet face au roi et à sa cour : « cet
ordre est injuste et ne peut durer toujours. Il faut que les choses changent. »
Aujourd’hui des chemins nouveaux peuvent s’ouvrir.
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