« La paix », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
Le 8
mai appelle chaque année à se souvenir. Se souvenir des 80 millions de morts de
la Seconde guerre mondiale en Europe, dont 20 millions au seul compte de l’Union
soviétique. Se souvenir des millions d’hommes, de femmes, d’enfants massacrés
dans les chambres à gaz parce que juifs ou tsiganes. Se souvenir d’une
Libération obtenue grâce à « ces étrangers et nos frères pourtant »
chantés par Aragon pour avoir orné une affiche rouge, qui se voulait d’infamie
et est devenus emblématique. Se souvenir de jeunes de 20 ans à peine dont les
noms gravés sur des croix blanches à perte de vue au cimetière d’Omaha Beach.
L’histoire
retiendra, ou pas, que c’est ce même 8 ami qu’a choisi la Maison Blanche pour s’exprimer
sur le traité sur le nucléaire iranien,
qu’il qualifiait en septembre à l’ONU , autant pour son contenu que pour
viser son prédécesseur, de « l’un des pires » jamais signés par
Washington, et qu’il annonçait vouloir « revisiter ». En cela, l’homme
est fidèle à son cap : celui de l’argent
obtenu à n’importe quel prix, de l’humiliation des pauvres jusque dans les jeux
télévisés, des crimes racistes défendus par le Ku Klux Klan naguère et par la
NRA aujourd’hui, de la haine entre les peuples propice à toutes les guerres.
Ce nationaliste
ultralibéral est à contre-courant d’une large partie de la jeunesse de son
propre pays, donc de l’avenir. C’est autre possible est aussi dessiné par le
Nobel de la paix décerné à la Campagne internationale pour le désarmement
nucléaire, comme par les partisans du traité pour l’interdiction des armes
nucléaires, qui attend la ratification de notre pays. L’Union européenne et
singulièrement la France ont une responsabilité face à celui qui ressuscite les
manières de maître chanteur d’antan. Nourrir le réarment de l’Otan au détriment
des autres dépenses publiques et sociales ne peut que les encourager.
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