« Pas de plan », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce jour !
Pas de
plan banlieue. Soit. Mais de quoi alors ? Des stages en entreprise (qui
existent déjà) pour les collégiens de 3e, le pansement troué des
polices municipales sur les morsures de l’insécurité, une auto-responsabilité
des habitants sur leur propre « protection »…Hier, Emmanuel Macron a
fragmenté un peu plus la République. Sous la calinothérapie, des mots vides de
faits, le chef de l’État a mis à mal la politique de la ville. Pas de moyens
supplémentaires. Ou si peu, juste pour « tester ». L’idée même de
réparation des inégalités est enterrée, et, quoi qu’on en dise le rapport
Borloo avec.
Depuis
des mois pourtant des maires de villes aux budgets étranglés, des habitants,
des associations réclament un « sursaut national » face à l’indigence
des investissements de l’État qui laissent désarmées les populations devant le
chômage, la précarité, les trafics, le mal-logement, l’échec scolaire. Souvent,
l’amortisseur de la solidarité soulage le fardeau des difficultés. L’entraide,
la volonté de fer de nombreuses associations, même sans contrats aidés,
permettent à beaucoup de rester debout, dignes. Mais le point de rupture n’est
pas loin. 42% des habitants des quartiers prioritaires vivent aujourd’hui sous
le seuil de pauvreté. Le problème est d’abord là.
On pourrait
de ce point de vue prendre au mot le président de la République. Si la banlieue
« c’est le sujet de la République », alors retisser le fil de la
cohésion passe par un plan de rattrapage au niveau de l’urgence pour les
quartiers mais aussi plus généralement par une politique qui renoue avec l’investissement,
pour une pénétration des services publics dans les moindres recoins du
territoire, pour des transports efficaces et accessibles, SNCF notamment, pour
réorienter les aides financières dans l’économie des transitions, sociales,
environnementales, car elles créent de l’emploi et permettraient de hisser les
cinq millions d’habitants des quartiers populaires au-dessus de la misère.
1 Comentário:
mais macron ne peut rien faire, il nest pas concerné par cette réalité??? il vit dans un autre monde, je ne sais pas quand vous laurez compris????
Enregistrer un commentaire