« La grande saignée », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Toute
la politique d’Emmanuel Macron repose sur une fiction : les plus riches
sont entravés pour investir et améliorer le sort de tous par un lacis de lois
sociales, de services publics et d’impôts. L’étude d’Oxfam France réduit à
néant ce conte, aimablement repris par des médias complaisants. Durant les
quinze dernières années, la part des richesses produites par les entreprises du
CAC 40 que captent les dividendes est passée de 30% à 67% ! Un record
mondial et une véritable vampirisation au détriment des investissements, de la
recherche et de l’innovation, des salaires ou de la formation. La diminution de
l’imposition du capital a alimenté un effet d’aubaine et les fonds d’investissement
sont devenus les moteurs d’une vision à court terme que l’industrie nationale
paie cash.
Les chefs
d’entreprises géantes sont poussées à modeler leurs stratégies sur l’impératif
de dividendes record par des rémunérations colossales indexées sur la
performance sonnante et trébuchante au profit des actionnaires. Dans leur
cahier des charges figurent aussi la multiplication des formules « d’optimisation
fiscale », c’est-à-dire d’évasion, et l’architecture des filiales logées
dans les paradis fiscaux qui le permettent.
Pour
drainer le maximum d’argent vers la finance, le gouvernement Macron travaille à
colmater les tuyaux de la dépense publique qui bénéficient aux salariés,
surtout les plus modestes. Des collectivités locales à la SNCF, des APL
réduites aux suppressions d’impôts pour les très fortunés…tout est cohérent et
efficace du point de vue des méga-actionnaires qui contrôlent le CAC 40. Pour la
santé de notre industrie, pour le développement durable et le bien-être de l’immense
majorité de nos concitoyens, c’est une autre histoire.
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