« Pour qui « ?, l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
La dette
ressort du bois où elle était tapie. « Réduire la dépense publique sans
toucher aux aides sociales, ce n’est pas cohérent », vient de déclarer
Bruno Le Maire. Le ministre des finances annonce leur diminution et vise
particulièrement les indemnités des chômeurs. Nous avions déjà connu la baisse
des aides au logement, mais la liste dressée par Bercy ne s’en tient pas là :
l’aide personnalisée pour l’autonomie est également visée, de même que les
bourses scolaires, par l’abaissement du plafond de ressources. Sur ce dernier
point on appréciera la parfaire cohérence du gouvernement qui juge l’aide aux
plus modestes inutiles alors que Parcoursup et la loi ORE vont instituer une
sélection dans les universités qui touchera en premier lieu les enfants d’ouvriers
et d’employés. Le pouvoir des super-riches persiste et signe. Eux additionnent
suppression de l’ISF, de la flat tax, de l’exit tax et la réduction de l’imposition
des entreprises. Champagne !
La brutalité
est au rendez-vous, pas la vérité. Après avoir outrageusement maquillé la
réforme qui casse la SNCF, nos ministres se livrent au même exercice sur la
fonction publique. Le ministre Dussopt – l’homme qui retourne sa veste plus
vite que son ombre – vient de prétendre que le statut des fonctionnaires n’était
pas menacé. La plus grande suppression d’emplois de l’après-guerre – 120 000
postes – est programmée, comme le remplacement des titulaires par des
contractuels, les budgets publics sont comprimés, mais, on vous l’assure, tout
va très bien Madame la marquise…
Si les
syndicats se mobilisent unanimement et ensemble aujourd’hui, ce n’est pas
seulement parce que les fonctionnaires perdent du pouvoir d’achat depuis des
années. Le malaise touche au sein même de l’action publique : doit - elle
servir, l’égalité et la justice ou bien est-elle détournée au profit des
oligarques ?
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