« Manipulations », l’éditorial de Laurent Mouloud dans l’Humanité de ce jour !
Deux
jours après la manifestation parisienne du 1er mai, éclipsée par la
multiplication des saccages, règne désormais un terrible sentiment de gâchis et
de frustration, mais aussi de colère face à la manipulation dont le mouvement
social fait l’objet dans cette affaire. Les dizaines de milliers de
manifestants, venus avec l’idée de faire masse contre la politique d’Emmanuel
Macron, se sont retrouvés floués. Pris au piège de deux violences - l’action brutale et l’inaction coupable –
aboutissant au même discrédit cynique de
cette mobilisation.
La brutalité
c’est celle de ce fameux « cortège de tête » où se sont groupés
quelques 1200 militants anarchistes, antifas et autonomes, dont les us sont
bien connus, notamment des services de renseignement. Ces « Blacks Blocs »
ne sont pas une organisation structurée « d’ultragauche », comme
aiment à le répéter certains. Mais un mode d’action remontant au début des années
1980, dont le but est de s’attaquer par la casse spectaculaire, l’affrontement
et le feu, aux symboles du capitalisme et de la société de consommation. Ils ne
croient pas à l’efficacité des manifestations pacifiques, à la dénonciation
têtue, et ne jurent que par la stratégie de la tension.
En l’occurrence,
cette stratégie sert parfaitement le gouvernement, car c’est celle que lui aussi
privilégie pour étouffer la contestation sociale qu’il souhaite marginaliser en
la « radicalisant ». il y a deux semaines il était prompt à envoyer
les CRS déloger les étudiants bloqueurs. Cette fois les pouvoirs publics
semblent avoir trouvé plus simple pour mieux, ensuite, hausser le ton dans les
journaux de 20heures et résumer ce 1er mai à des vitrines brisées et
autres voitures en flammes. La ficelle n’est pas neuve. Mais elle est si grosse
que plusieurs élus réclament une commission d’enquête parlementaire. Souhaitons
qu’elle torde le cou aux manipulations de toutes parts.
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