« Encourageant », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
En à
peine deux semaines, le monologue social macronien a connu le bégaiement. Sur le
dossier Air France, on allait voir ce qu’on allait voir. Les vrais salariés,
soit la « majorité silencieuse » des non-grévistes, devaient soutenir
comme un seul homme le plan d’un PDG qui voyait déjà poindre le soleil d’Austerlitz.
Ce fut son Waterloo. Et, du jour au lendemain, les mêmes furent voués aux
gémonies. Ah ! La fameuse « majorité silencieuse » : on lui
fait dire ce que l’on veut tant qu’elle ne s’exprime pas ; et si par
malheur elle vous contredit, voilà un crime que les donneurs de leçons
libérales, qui gagnent en un mois ce que des millions de chômeurs ne perçoivent
pas en un an, ne pardonnent pas.
Il arrive
la même chose aux cheminots, appelés à une originale « vot’action »
par les syndicats et dont on attend le résultat avec intérêt. On ne comptait
plus, de députés en mission, en commentateurs, les phrases définitives faisant
de ce lundi la date d’enterrement du mouvement lancé par l’ensemble des
syndicats représentatifs du rail public. La ministre dite de tutelle sortait de
son placard le temps de lancer une opération de division. Un PDG montait
vendredi en première ligne pour jouer de la grosse caisse sur les « grèves
à répétition ultra-pénalisantes » pour les plus modestes. Jusqu’à cette
saillie bien sentie : « La privatisation est agitée comme un
épouvantail alors qu’il n’y a pas UN (sic) élément dans la réforme qui rend
possible la privatisation totale ou partielle de la SNCF. C’est même l’inverse. »
Patatras. On apprend deux jours plus tard que c’est tout simplement faux et que
ses services travaillent même avec le gouvernement sur l’hypothèse inverse.
Depuis
hier le changement de ton des artisans de la casse du transport ferroviaire
public est indicatif du réel succès de la journée d’action. C’est encourageant.
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