« Marée populaire », l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de ce jour !
Face
à l’urgence sociale absolue, la question de la participation et de l’expression
du plus grand nombre de citoyens – ceux du moins qui ne peuvent pas participer
aux actions revendicatives – reste essentielle et parfois problématique. La grève
« par procuration » eut jadis son retentissement et ses raisons d’être,
mais l’éclatement accéléré du « monde du travail » a ceci de réel qu’il
épouse dorénavant toutes les formes d’aliénation et d’asservissement possibles.
Puisque tout mouvement social aspire à l’élargissement de la contestation, en
prise directe avec le pouls de la société, une date, celle du 26 mai, s’impose
d’ores et déjà dans le paysage comme incontournable. Des organisations
politiques de gauche, syndicales et associatives appellent en effet à une « marée
populaire » dans la rue, à Paris et en région, avec pour objectif
clairement affiché d’élargir le périmètre de cet appel.
Suite
à une consultation interne, la CGT a annoncé, hier, dans un communiqué, qu’elle
s’associait officiellement à cette mobilisation et qu’elle participerait à sa
construction active. » Il s’agit de rassembler la jeunesse, les retraités,
les salariés en emploi et hors de l’emploi, les précaires ainsi que toutes
celles et tous ceux qui, solidaires des luttes en cours, ne sont pas encore
engagés dans l’action ». Car, dans le respect des prérogatives de chacune
des organisations, l’élargissement souhaité s constate donc, depuis la toute
première réunion début mai. Fondation Copernic, Attac, CGT, Droit au logement,
Europe Écologie les Verts, PCF, France Insoumise, NPA, Snesup-FSU, Solidaires,
Unef, etc. La liste est longue désormais.
Dire
que les contre-réformes des derniers mois relèvent toutes d’une même logique –
le recul de tous au bénéfice de quelques-uns – est un constat de plus en plus
partagé. Le coup de force permanent de Macron et de son gouvernement, avec sa
visée du « chacun pour soi » et son corollaire de moindres garanties
et droits collectifs, nécessite un combat de tous les instants et une
amplification des mobilisations, dans leurs spécificités. Cette lutte contre la
destruction programmée d’une « civilisation » sociale, celles des
services publics et d’une certaine idée de notre société, concerne tous les
citoyens. Au nom de cette bataille sociale autant que culturelle, le mot « ensemble »
est indispensable…et plus urgent que jamais.
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