Qui dit mixité sociale, dit mixité sociale en termes d'habitat (François André)
Nous publions ce texte que nous a fait parvenir François André !
Notre Maire ne
cesse de nous rabâcher que ses options urbanistiques sont guidées par la
volonté d’une mixité sociale. A Romainville, ce processus est bien lancé, il
suffit de constater l’afflux sur notre territoire de jeunes couples qui ne
trouvent pas à se loger dans Paris intra-muros. Leur Paris sera maintenant
Romainville, qui disposera du métro à leur porte dans quelques années. Cet état
de fait ne me choque pas, cependant, il n’est pas sans conséquences.
Notre municipalité
qui se dit de gauche, avec à sa tête un Maire qui s’est écarté du PC pour
manœuvrer à sa guise, ne fait pas à ce jour la démonstration que la mixité et
l’équité prônées s’appliquent. C’est bien par une politique sociale de
l’habitat que l’on peut atteindre cet objectif.
Certes C V nous
avait annoncé la couleur depuis bien longtemps, par des déclarations du type:
‘’Je veux qu’il y ait des riches à Romainville’’ ou encore ‘’notre ville
dispose d’un parc de logements sociaux bien au-dessus de la moyenne nationale
(près de 50%°)’’. En d’autres termes, des pauvres nous en avons assez. Qu’ils
aillent ailleurs !
Les treize
bailleurs sociaux de Romainville croulent sous les demandes de logement qu’ils
ne peuvent pas satisfaire. Ces demandes nombreuses sont dues à la précarité que
subissent nombre de foyers franciliens. Notre élue, pour faire bonne figure, à
institué en 2012, une charte des promoteurs sensée limiter la pression
foncière. Qu’en est-il à ce jour: On constate que certains appartements
sont mis en vente à près de 5.000 euros du m2. Cela va dans le sens
souhaité : Un afflux de riches dans notre village. C’est bien pour ceux
qui peuvent se le permettre, mais pour les autres, ceux qui vivaient là que
deviennent-ils ?
Rassurez- vous, cet
aspect de la situation est maîtrisé (on aime bien utiliser ce terme). Alors un
exemple : Le 20 Mars, C V et son aéropage inauguraient la ZAC
Jean-Lemoine. 188 logements dont 123 en accession (s’ils sont loués, ils le
seront à loyer libre). 51 en prêt locatif intermédiaire (PLI). 14 en prêt
locatif social (PLS). De quoi s’agit-il ? Les promoteurs profitant de
prêts intéressants, s’engagent à louer ces logements à des prix plafonnés,
pendant une durée déterminée.
Les PLI sont
destinés à des locataires qui du fait de leurs revenus ne peuvent pas prétendre
à des logements de type HLM. Le montant du m2 de loyer est plafonné à 12.50
euros.*
Les PLS s’adressent
aux moins nantis, le plafond de location est de 9.06 euros du m².*
Pensez-vous que les
promoteurs vont se priver d’appliquer ces tarifs maximum ?
Dans le même temps
les locataires des bailleurs sociaux pour la plupart, tirent la langue en fin
de mois, ont des loyers (pour Romainville Habitat) qui varient entre 4 et un
peu plus de 5 euros du m2 (calcul ramené à la surface habitable et non
corrigée).
Faut-il en dire
plus sur la politique de cohésion et d’équité sociales vantée par notre
Maire ?
François ANDRE
Avril 2018
* Sources :
Agence Nationale de l’Habitat, valeurs applicables au secteur A
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