« Confrères », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
« Moi
je ne comprends pas ce terme (de gréviculture) », s’est d’abord défendu
François de Rugy, le président LREM de l’Assemblée nationale, avant de se
contredire : « Mais, on peut remarquer que, dans certains secteurs,
la grève est un peu un réflexe. » Ce petit monsieur puise dans le lexique
de Syndicat jaune de la fin du XIXe siècle, crée et appointé par le
patronat. Un réflexe, le sacrifice qui conduit des cheminots qui gagnent 1200
ou 1500 euros à perdre 250 ou 300 euros sur leur paie en faisant grève ?
Cette
sortie vient avec d’autres, du premier ministre notamment, qui confirment la
détermination du gouvernement à passer en force et l’inquiétude du pouvoir d’un
basculement de l’opinion.
Le
mensonge, l’omission et le travestissement des projets sont désormais produits
à l’échelle industrielle. Trop de médias leur emboîtent le pas, guidés par les
intérêts de leurs patrons oligarques ou pilotés par les communicants de la
majorité. Le journalisme y fait sa place au SAV, au service après-vente, d’une
libéralisation massive du ferroviaire.
Comment
ne pas voir que le changement de statut de la SNCF, d’Epic en SA, ouvrirait la
voie à la privatisation, comme ce fut le cas pour GDF et avec les mêmes
promesses – qui furent contournées – de rendre incessibles les actions de l’État ?
Comment répéter que les 9000 kilomètres de petites lignes ne fermeront pas si
elles étaient transférées à des régions qui n’ont pas les moyens de les
financer ? Comment prétendre que le statut de cheminot n’est pas menacé
quand les nouveaux embauchés le perdraient ? Comment croire que la
concurrence faciliterait les investissements indispensables et ne drainerait
des richesses vers des sociétés privées ? Comment assurer que les usagers
s’en porteraient mieux alors que, quasiment partout, les prix ont grimpé et que
le service s’est dégradé avec la libéralisation ? Le courage reste de
chercher la vérité et de la dire.
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