« Mater pour dominer », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce jour !
Les cheminots
vont- ils aussi bientôt goûter aux morsures de la matraque ? L’escalade
répressive est en tout cas en cours. Comme à chaque fois qu’un mouvement social
menace de devenir assez puissant pour instaurer un rapport de forces qui peut
devenir favorable. Depuis que les agents de la SNCF se sont mis massivement en
grève, les CRS, la police, l’armée même, évacuent à coup de trique, de menottes
et de gaz lacrymogènes les amphis des universités occupées, la gare de
Briançon, où des mineurs exilés avaient trouvé refuge, les défenseurs du « projet
de vie collective » installées depuis des années à Notre-Dame-des-Landes…
La vieille
ficelle de la stratégie de la peur est de retour, telle une vigie libérale qui
détourne l’attention des revendications sociales et criminalise les syndicalistes, les militants,
les « désobéissants » à un « État de droit » qui n’hésite
plus à bafouer les libertés publiques. L’engrenage de la violence est l’excuse
qui permet de mettre tout le monde dans le même sac, d’amalgamer les groupes
constitués qui font de l’affrontement avec la police un combat politique avec
les étudiants rassemblés en assemblée générale pour protester contre la
sélection. Tous coupables, tous réprimables. L’affrontement devient une méthode
de gestion de la contestation sociale.
Car à
Notre-Dame-des-Landes, qui a rompu le dialogue ? Depuis des semaines,
nombres des 200 habitants de la zone étaient engagés dans des procédures de
régularisation pour développer leur projet de vie sur leur petit bout de terre.
Lundi, 2500 gendarmes mobiles se sont postés face à eux et ont lancé le
processus d’expulsion par la destruction de la ferme collective. Il n’en
fallait pas plus pour attiser le feu. Hier, les militaires ont massivement chargé
les participants au pique-nique de solidarité. Dans les pas de ses
prédécesseurs, de Sarkozy à Hollande, le gouvernement Macron choisit de mater
pour dominer.
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