LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

mardi 10 avril 2018

« Déni démocratique », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



C’en était fini de la vieille politique. Place aux hommes et femmes neufs, aux députés issus de la société civile, aux ministres techniciens dont l’inexpérience du pouvoir serait un gage de sincérité et d’expertise. On allait dire bonjour à la présidence d’une nouvelle ère. On ne sait plus quel philosophe a dit que prétendre ne pas faire de philosophie, c’était âtre esclave des mauvais restes vulgarisés des pires philosophies…

Un an après la promesse des fleurs, c’est bien de la vieille politique, et de la plus mauvaise qui nous est servie là, avec les reliquats du genre. Des militants invités à répéter les éléments de langage que le sommet désigné de la République en marche leur fournit clés en main. Une Assemblée réduite au rôle de chambre d’enregistrement et que les nouvelles dispositions constitutionnelles vont encore marginaliser. Des ministres relayant chacun dans son domaine la parole présidentielle, ou ce qui en tient lieu, comme un disque déjà rayé.

Le conflit à la SNCF voulu par un pouvoir fermé à la parole des syndicats précipite encore, au sens chimique du terme, ce mélange d’autoritarisme et de populisme qui semble être devoir être la marque du macronisme. C’est le président de l’Assemblée nationale, ancien écologiste rallié pour un perchoir, qui stigmatise la grève devenue « un réflexe ». C’est la ministre des Transports qui ne sait que dénoncer, dans la presse et à l’Assemblée, une grève incompréhensible pénalisant les usagers. Cela, après qu’on a  inauguré la séquence en dénonçant les privilèges des cheminots dans le plus pur style droitier.

Engagée avec les rodomontades du premier ministre dans le Journal du dimanche, la semaine va se poursuivre avec l’annonce en boucle de la prestation du président, jeudi, dans un simulacre aux grosses ficelles de proximité avec la ruralité, puis avec les commentaires de cette dernière, puis l’annonce en boucle de son autre intervention, dimanche, sur BFM, RMC et Mediapart, puis les commentaires à n’en plus finir. C’est un tir de barrage dans la plus détestable tradition du genre. Une confiscation de parole. Un déni démocratique auquel l’opinion est appelée à faire face.

Soyez le premier à commenter !

Enregistrer un commentaire


  ©Template Blogger Elegance by Dicas Blogger.

TOPO