« Le trio guerrier », l’éditorial de Patrick Le Hyaric dans l’Humanité de ce jour !
Personne
ne peut soutenir le dictateur de Damas, encore moins ses exactions contre son
peuple et particulièrement les enfants. Mais ici comme en Irak, en Libye, en
Afghanistan, ajouter des bombes aux bombes n’a jamais permis la paix et la
sécurité. On peut même se demander si ces mâles communiqués de guerre ne s’opposent
pas aux objectifs proclamés. C’est pourtant cette stratégie qu’a choisi le trio
Trump – Macron – May, sans consultation de leur parlement respectif, sans
mandat de l’Organisation des Nations Unies, sans engagement d’aucun autre pays
européen, sans soutien matériel des autres pays de la région.
Le ministre
des affaires étrangères a voulu enrubanner l’opération dans un faux tissu de
droit international en se référant à ce que l’on appelle le chapitre 7 de la
charte des Nations unies et à la résolution de septembre 2013 enjoignant la
Syrie à respecter ses engagements des destruction des armes chimiques. Or, tous
ces articles de ce chapitre 7 obligent à obtenir l’accord de Conseil de
sécurité avant toute intervention. Ce n’est pas le cas ! Il convient donc
de mesurer la gravité de la portée des décisions de ce trio guerrier, avouant
que ces actes ne changent rien à la victoire du sinistre Assad. Ils favorisent
l’entrée dans un monde-jungle où le droit international est foulé aux pieds. Pour
les populations de la région, ils prolongent les pires colonialismes et
impérialismes. Tous les jours, Israël agit dans l’impunité la plus totale. La Turquie
occupe Afrin et emprisonne. Les populations du Yémen vivent sous un tapis de
bombes occidentales. Les impérialistes occidentaux alliés de ces mêmes pays et
couverts l’Otan sont non seulement d’un silence de plomb, mais complices.
L’autre
lourde conséquence de ces bombardements réside dans la justification que vont y
trouver de nouveaux pays pour se surarmer, y compris avec la bombe atomique. Les
liens historiques de la France avec la Syrie l’obligent à descendre du porte-bagages
des États-Unis et s’engager pour aider à l’émergence d’un projet démocratique
nouveau en respectant les aspirations des peuples. Elle doit, en lien avec la
Russie et l’Iran notamment, travailler à
une conférence internationale de paix, de reconstruction et de codéveloppement
du Proche et du Moyen-Orient. Il n’y a donc pas d’issue pour les peuples dans
ce jeu guerrier des grandes puissances pour un nouveau partage des territoires
et des richesses. La guerre doit être repoussée et la force du droit et de la
politique être réhabilitée.
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