" Rapport annuel sur l'égalité femme-homme ", l'intervention de Brigitte Moranne
INTERVENTION DE BRIGITTE MORANNE
AU CONSEIL MUNICIPAL DE ROMAINVILLE
GROUPE » FRONT DE GAUCHE
–ROMAINVILLE ENSEMBLE »
RAPPORT ANNUEL SUR L’EGALITE
FEMME-HOMME
A l’occasion de la présentation
du rapport annuel 2017 sur l’égalité femmes-hommes, il nous semble important en
premier lieu de rappeler quelques généralités ainsi que le cadre législatif
récemment voté à l’assemblée nationale.
Malgré la loi de 2014, les inégalités
perdurent dans le monde du travail .Les filles réussissent mieux que les
garçons à l’école en général. Mais cette bonne performance ne se retrouve pas
dans la sphère professionnelle. Le salaire des hommes est en moyenne supérieur
de 24% à celui des femmes dont près de 11% relèvent d’une discrimination pure.
80% des salariés qui ont un contrat à temps partiel sont des femmes, alors qu’1/3 des personnes à
temps partiel souhaiterait travailler plus.
Les femmes sont surreprésentées
dans les professions incarnant les « vertues dites féminines »
(administration, Santé, Social, Services à la personne). 97% des aides à
domicile et des secrétaires, 90% des aides-soignants, 73% des employés
administratifs de la fonction publique ou encore 66% des enseignants sont des
femmes. Des métiers souvent peu rémunérés et aux conditions de travail
difficiles pour certains frappés de plein fouet par les politiques d’austérités
et dont la pénibilité n’est pas reconnue. Ces employés sont confrontés aux
difficultés sociales de la population, à la précarité et sont parfois victimes
de l’autorité machiste de leurs supérieurs hiérarchiques. Les risques
psycho-sociaux y sont élevés. On les retrouve logiquement au bas de la
hiérarchie des catégories socio-professionnelles, les femmes représentent 77%
des employés, 51% des professions intermédiaires contre 16% des chefs d’entreprise et 40% des
cadres supérieurs.
Actuellement la France est
reléguée à la 134 ème place sur 144 en matière d’égalité professionnelle selon
le dernier rapport du Forum économique mondial. D’autre part, la loi de 2013
relative à l’élection des conseillers départementaux, municipaux et
communautaires qui impose la parité dans les listes électorales n’a pas permis
d’atteindre les objectifs et pour cause, elle ne s’applique que pour les
communes de plus de 1000 habitants.
Dans ce contexte, il est à
déplorer que la région ait pris la décision de diviser par deux le budget
alloué à l’égalité hommes-femmes en Ile de France, ce qui revient à une
amputation du budget de 1,5 million.
Face à ces situations, le temps
est venu de passer des bonnes intentions aux obligations de résultat. Le groupe
de la gauche démocrate et républicaine a présenté une proposition de loi à
l’assemblée nationale, elle a été votée à l’unanimité en première lecture le 02
février.
Cette proposition de loi
présentée par Marie George Buffet entend agir sur différents leviers pour
rendre pleinement effective l’égalité entre les hommes et les femmes dans le
monde du travail et lutter contre la précarité professionnelle des femmes. Le
texte propose de renforcer les sanctions à l’encontre des entreprises
négligentes en matière de négociation sur l’égalité professionnelle.
C’est pourquoi, Il est
regrettable que la commission des
affaires sociales ait supprimé sept des 10 articles de la proposition de loi
avant de l’adopter.
Toutefois, les groupes
socialistes, écologistes et républicains tiennent aux équilibres mis en place
quand bien même ces équilibres ne favorisent pas les femmes salariées.
A la différence des autres, le
groupe de la gauche démocrate et républicaine a souhaité
pour sa part agir de façon concrète.
Qu’en est-t-il de la situation
à Romainville ?
S’agissant de la répartition des
ressources humaines
Les femmes sont particulièrement
bien représentées dans l’encadrement. Ainsi, on compte 63,9% de femmes dans la
catégorie A ;
En catégorie B, qui correspond
aux emplois intermédiaires, la répartition est à peu près équitable entre les
hommes et les femmes avec tout de même un peu plus de représentation chez les
femmes.
En catégorie C qui est la plus
nombreuse puisqu’elle représente 396 agents sur 530, les femmes sont
surreprésentées et notamment dans le secteur médico-social à 89,9%, à 100% dans
la culture et 79,4% dans la filière administrative.
A contrario, dans la filière
sportive, elles ne sont pas représentées.
Nous retrouvons donc bien
l’existence de représentations stéréotypées de certains postes avec pour
exemple les ATSEM , profession à 100% féminines.
S’agissant des carrières,
La part des agents ayant
bénéficié d’une promotion interne est plutôt favorable aux femmes si on tient
compte de la proportion d’employés entre les 2 sexes.
Mais le chiffre est difficilement
exploitable car nous n’avons pas la proportion d’employés qui remplissaient les
conditions pour un avancement de grade.
S’agissant du temps partiel.
Il aurait été intéressant d’avoir
une évolution par rapport aux années précédentes. Le temps partiel est souvent
un indicateur dans la répartition des charges domestiques entre les hommes et
les femmes.
S’agissant des embauches
Là encore, il aurait été
nécessaire d’avoir une courbe d’évolution par rapport aux années précédentes.
S’agissant des salaires
Je suppose que le tableau
présenté annonce les rémunérations brutes toutes charges comprises. Y’aurait-il
une erreur entre le salaire haut de la catégorie C et celui de la catégorie B.(
(ex 3758 pour les hommes en C et 3539 en B idem pour les femmes).
On note tout de même des salaires
plus élevés dans toutes les catégories chez les hommes que chez les femmes. Avez-vous des explications sur
cet écart ?
On peut ajouter que sur les
gels du point d’indice dans la fonction publique les hommes et les femmes ont
été à égalité pendant 6 ans.
S’agissant de la formation.
Nous constatons qu’à peu près la
moitié des agents sont partis en formation en 2016.
Proportionnellement, plus de
femmes en ont bénéficié (72,4%-et 27,6% pour les hommes) .
En conclusion, malgré les statuts de la
fonction publique, nous constatons tout de même que les postes les moins bien
rémunérés sont occupés par une majorité de femmes et que l’orientation
professionnelle reste souvent dictée par les stéréotypes.
La loi de 2014 oblige les
collectivités à présenter ce rapport au conseil municipal et au comité
technique.
Au-delà du constat qui est
énoncé, quelles sont les mesures envisagées pour poursuivre l’amélioration de
l’égalité hommes-femmes ?
Nous notons que des mesures sont
prises au niveau local pour lutter
contre les discriminations et promouvoir l’égalité hommes-femmes ;
Oui, il faut sensibiliser les
agents et la population à la lutte contre les discriminations,
sensibiliser sur l’existence de représentations stéréotypées de certains
métiers, encourager la mixité dans le monde sportif, changer le regard sur le
partage des tâches domestiques, inciter les partenaires économiques à travers
la commande publique au respect de la
législation.
Les femmes ne doivent pas être la
variable d’ajustement de la soi-disant compétitivité à court terme que prône le
patronat. Car elles sont particulièrement impactées par les politiques
d’austérité et sont souvent victimes d’un cumul de discriminations sexistes,
mais aussi sociales : elles constituent l’essentiel des travailleurs
pauvres et des travailleurs précaires.
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