" Sauve qui peut Fillon ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
« Que celui qui n’a pas pêché
lui jette le première pierre. » Voilà en résumé la ligne de défense de
François Fillon, qui s’accroche à sa candidature comme une moule à son rocher. »
Son opération vérité » devant un parterre de journalistes ressemblait plutôt
à une opération survie, misant tout sur la carte de la victimisation. Une technique
éculée, maintes fois resservie par Nicolas Sarkozy à chaque fois qu’il était
accablé par un nouveau scandale. À écouter hier François Fillon, c’est tout
juste s’il ne faudrait pas s’excuser d’être révolté par ses petits arrangements
avec la loi. « Je n’ai rien fait d’illégal », a-t-il de nouveau
affirmé des trémolos dans la voix. Ce qui reste encore à prouver au vu des
preuves accablantes sur lesquelles la justice se prononcera. Clou de ce sordide
spectacle, le candidat en sursis a osé proposer une législation plus stricte
sur la transparence de la vie politique. Or le député de la Sarthe s’y était
vigoureusement opposé en 2013. « Je suis scandalisé que le gouvernement
parle de moralisation. Comme si la vie politique était immorale. Moi, je n’ai
rien à cacher. Je ne voterai pas ce texte parce qu’il n’a aucun intérêt »,
disait-il à l’époque. Qu’importe que son camp ait péniblement distribué ce
week-end, sous les quolibets, son tract contre « la chasse à l’homme »,
et que même ses proches commencent sérieusement à douter, François Fillon n’en
démord pas ce sera lui ou « la Bérézina ».
Juppé ayant définitivement
décliné l’invitation, la droite semble à juste titre tétanisée. Car quel que
soit son candidat au final, le programme choc de François Fillon, qui reste
celui des « Républicains » et qui emprunte autant à Thatcher qu’à Le
Pen, risque de se heurter violemment contre le mur de l’opinion publique, qui
commence à prendre la mesure de l’impasse oligarchique. D’autant que sa
campagne n’a pas attendu le Penelopegate pour patiner. Le rétropédalage du
candidat, en décembre, sur la sécurité sociale avait déjà fait dérailler celui
qui pensait pouvoir imposer du sang et des larmes sans trop d’efforts…
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