" L'ennemi déclaré ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Notre ennemi, c’est toujours la
finance. Les rendez-vous de ce soir auquel convie le PCF à Paris est à noter, à
double titre. Pour son thème. Quand les patrons, et souvent les grands groupes
qui ne sont guère concernés par les risques liés à la « mondialisation »,
bénéficient de 220 milliards d’exonérations en tous sens, le « théorème de
Schmidt » est sérieusement à revoir : ce sont les subventions d’hier
qui alimentent les profits d’aujourd’hui et les dividendes de demain matin, pas
l’investissement dans la recherche, les qualifications et les salaires et
encore moins d’emplois. Et dire que la formule du chancelier allemand qui lui a
donné son nom date d’il y a quarante ans et des débuts des politiques d’austérité
budgétaire et d’accompagnement de la précarisation du travail, déjà et
toujours. Ne parlons pas des 70 autres milliards annuels de l’évasion fiscale
contre laquelle, deux élus du peuple, communistes, Alain et Éric Bocquet, avec
les lanceurs d’alertes et leurs camarades au Sénat et à l’Assemblée, mènent
courageusement bataille.
Sur ce socle qui représente un
enjeu de société formidable, il a été possible de rassembler, et c’est l’autre
aspect de l’initiative, des participants qui couvriront toutes les couleurs du
spectre de la gauche écologique, sociale et politique. C’est urgent, là comme
ailleurs. Cela constitue un encouragement pour toutes celles et tous ceux qui
ne se résignent pas à un affrontement présidentiel réduit au trio, Fillon,
Macron et Le Pen, ni ensuite à un parlement où la voix du peuple se trouverait
bâillonnée. Le premier arroseur arrosé de la rigueur morale, crie
dangereusement à la « guerre civile ». Le second fait du taillé sur
mesure londonien mais côté bancaire. De la dernière, qui montre les dents
depuis dimanche et jette bas les masques du culte du « chef », on
apprenait hier que les deux responsables économiques de son programme avaient
rencontré, pour rassurer les marchés financiers, Barclays et UBS, experts s’il
en est du côté loi du fric sans morale ni frontière. On voit à quoi visent les
discours de haine et de division. Ne nous trompons pas d’ennemi, en effet.
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