" L'homme de main ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
Pour un peu, même en le relisant
cent fois, on pourrait ne pas le croire…Parlant de la campagne électorale, à
quelques semaines de la présidentielle, le candidat Emmanuel Macron affirme
donc que « c’est une erreur de penser que le programme est le cœur ».
les propos de Macron – la – finance sont tellement édifiants et hallucinants qu’ils
devraient le disqualifier sine die. Loin des yeux, loin du cœur. Sans doute
loin de l’esprit aussi. Puisque, selon lui, « la politique c’est un style »,
et « une magie » (sic), puisque « la politique, c’est mystique »,
sans doute connaît-il ses classiques : « Tout commence en mystique et
finit en politique », disait Péguy, qui a connu des plagiats bien
meilleurs. Au moins tiendrons-nous la citation comme une prophétie. Quand le
mystique passera vraiment à la politique, c’en sera fini ! Car soyons
sérieux deux minutes. Passé au laminoir de ses idées et – pardon – de ce qu’il
est fondamentalement, Macron a tout de la créature d’un système à bout de
souffle, alors que les médias dominants nous le présentent du matin au soir
comme le candidat « antisystème ».
Pourtant, qu’incarne-t-il d’autre
que le cœur du réacteur ? Il le revendique d’ailleurs, par ses manières
affirmées de vouloir « façonner un capitalisme à l’image de ses ambitions ».
Quelles ambitions ? Énarque, banquier d’affaires, conseiller de François
Hollande, ministre de l’Économie, militant de l’ubérisation la plus sauvage et
de la loi catastrophique qui porte son nom. Macron n’a rien du qualificatif « progressiste »
dont il s’affuble en braillant, encore moins du vocable de « révolution »,
comme l’affirme le titre de son livre. Comment ne pas croire que le plan de
com, si grossier, n’explosera pas bientôt en rase-mottes ? Macron c’est le
relookage d’un quinquennat de hautes trahisons dont la justice de classe s’est
déjà emparée pour l’histoire. Oui, un relookage en vue d’un prolongement
inespéré pour tous les libéraux et leurs ultras. Qu’on ne se trompe pas.
beaucoup de nos puissants – à droite comme à gôche – ne l’ont pas choisi au
hasard. Il est l’homme de main de l’ordre établi, sa meilleure manche à air,
pour parachever la conversion du pays au libéralisme total.
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