" À l'impossible, ils sont tenus ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !
Benoît Hamon soigne sa stature de
« favori » de la gauche. Mais en réalité, les nuages s’amoncellent
sur sa campagne. Le pari de réitérer, seul, l’exploit de virer en tête comme à
la primaire socialiste est loin, très loin de se muer en scénario probable pour
la présidentielle. Sa prise de distance avec le bilan du quinquennat Hollande
reste trop mesurée pour effacer la légitime défiance d’un électorat qui ne veut
pas à nouveau se laisser abuser. La dynamique très à gauche de sa campagne des
primaires a laissé place à une impression d’immobilisme où priment les jeux
tactiques pour imposer son nom sur un bulletin unique. Les sondages continuent
de le positionner au coude – à – coude avec Jean- Luc Mélenchon, à 12-13% des
intentions de vote.
C’est ainsi, même si personne ne
le dit. La dégringolade est telle dans l’opinion publique que le PS n’est peut-être
plus la force centrale à gauche, celle qui a vocation à rallier derrière elle
et se permet de ne pas respecter les accords, une fois élue. Les « vote
utile » contre « le pire » sans contenu, n’a fabriqué que du
découragement, de l’abstention, de l’acte citoyen à reculons. Pourtant Benoît
Hamon semble tenté de jouer cette carte défraîchie, affirmant sa « conviction »
de représenter une « centralité » qui lui permet de « parler à
toutes les composantes de la gauche », jusqu’à Emmanuel Macron ? Ségolène
Royal, François Rebsamen, Stéphane Le Foll, Philippe Doucet et tous ses faux
amis, qui ont déjà décidé de voter pour l’héritier du quinquennat, le poussent
dans cette impasse.
« À l’impossible je suis
tenu », disait Jean Cocteau, l’espoir fou de tourner le dos au libéralisme
et à l’austérité est devenu pourtant crédible. Entre Benoît Hamon, Jean-Luc
Mélenchon, Pierre Laurent et Yannick Jadot, il y a beaucoup à discuter,
beaucoup à inventer. Raison de plus pour arrêter de perdre du temps.
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