" Le fric pour boussole ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Sibylle aux gros sabots ?
Visitant une usine hier, le chef de l’État y est allé de son message enrobé de
fumée. « Après un choix, une élection, il faut être capable de se
rassembler, pas de se diviser », a lâché l’hôte de l’Élysée. Avec çà, il
ne risque pas de fâcher grand monde. On se dit même que, plutôt que de se
lancer en 2012 avec les ouvriers d’Arcelor Mittal ou le public du Bourget dans
des formules absconses sur la finance, de tels propos auraient eu le mérite d’éviter
toute ambiguïté sur la suite. Que de vains débats eussent été épargnés sur son
bilan, celui de ses gouvernements, voire l’état dans lequel il laisse le pays
comme le peuple de gauche. Mais quand François Hollande se permet de préciser
que « Ce qui vaut pour une entreprise vaut également pour une nation »
- et non l’inverse -, l’on se dit tout de même que la ficelle serait un peu
grosse. De toute la terre brûlée jusqu’aux primaires de la formation qu’il
dirigea, le seul porte - voix aussi
enthousiaste pour « l’entreprise » que lui et issu de son giron a un
nom que rime en « on » mais ce n’est pas celui de Hamon. Et encore
moins Mélenchon.
Ç’eût pu être Fillon, tant le
candidat du Tea Party à la française (re)met d’ardeur à défendre le parti du
fric. Les inégalités de revenus explosent. Jamais l’argent du travail n’a été
autant détourné au profit des dividendes des riches. Accroître leur prédation
est rebaptisé « réforme » chez lui et dans les think tanks libéraux
qui entendent pratiquer sur la France la pédagogie du coup de massue. Emmanuel Macron,
qui n’est ni de gauche ni de gauche, appelle cela « révolution » :
alourdir la CSG, maintenir l’exonération de l’ISF jusqu’à 1,3 millions d’euros
et tout revenu de la spéculation ou favorisant l’activité de son secteur d’origine.
Ce qui vaut pour la banque vaut bien pour le pays.
L’abolition des privilèges de la
fortune appelle que des voix bien plus nombreuses s’élèvent et se rassemblent. Réforme
ou révolution ? Tiens, c’est curieux, cela donne envie de remettre le
débat au goût du jour et sur ses pieds.
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