" Graines d'espoir ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !
Çà y est, l’artillerie lourde est
de sortie. L’étau se resserrant autour de François Fillon, la droite réagit en
brandissant la menace imminente d’une élection de Marine Le Pen en mai
prochain. Même si le Penelopegate aliment un peu plus l’idée du « tous
pourris », le chantage et la pression font de faibles prophéties. D’abord,
parce que la candidate du Front national a cette fois-ci du mal à chevaucher
son destrier de virginité, étant elle-même sommée de rembourser 300.000 euros
au Parlement européen, ensuite parce que la situation est plus ouverte que
jamais à gauche.
« L’utopie est la vérité de
demain », disait Victor Hugo. La défaite de Valls, Hollande et compagnie
signe la sanction d’une « gauche de gouvernement » asservie par le
renoncement à toute idée que la politique peut bousculer l’ordre établi. Ce « réalisme
tueur d’espoir trouve aujourd’hui sur son chemin des propositions qui attrapent
les mutations du monde pour les projeter dans un avenir d’humanité, de
solidarité, de coopérations. Diminution du temps de travail, sécurisation des
parcours professionnels, de la jeunesse à la vieillesse, droit à un revenu
digne, largage du dogme des 3% de déficit public pour investir dans la
transition écologique, Sécurité sociale intégrale, retraite à 60 ans, autre
rapport à la croissance…elles sont maintenant nombreuses ces petites graines d’espoir
à gagner en crédit dans les consciences.
Raison de plus pour enfoncer le
clou d’un imaginaire politique qui n’abandonne pas le rêve d’une société sans
injustices. C’est le cas avec la discussion d’aujourd’hui à l’Assemblée
nationale de la proposition de loi de la sécurisation de l’emploi présentée par
le groupe Front de gauche. Reste que des proximités d’idées ne font pas
forcément des rassemblements. Reste que Benoît Hamon est invité par Jean-Luc
Mélenchon et Yannick Jadot à clarifier jusqu’où pourrait aller une « majorité
de gouvernement ». Jusqu’à Myriam
El Khomri, candidate à Paris ? Nous sommes à un ce moment fragile où la
gauche peut choisir de gagner ou de perdre.
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