" La Bastille et les faiseurs de roi ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
Exit les sorties tonitruantes sur
le candidat de « l’hyper-capitalisme qui domine le monde ». Aux oubliettes
les déclarations pour faire barrage « aux puissances de l’argent »
qui « orchestrent en sous-main » la montée en puissance de l’ancien
employé de la banque Rothschild. Nouveau coup de théâtre d’une campagne
surréaliste : c’est finalement le casse du siècle que François Bayrou a
organisé en catimini avec la ferme intention de faire sauter la banque. À son « destin
présidentiel, sans doute refroidi par le vent du « dégagisme » qui
souffle depuis quelques mois, le Béarnais aura finalement choisi le rôle de
faiseur de roi, en faveur de celui qu’il jugeait hier « évanescent et
impalpable ». Un geste « d’abnégation » sans doute rondement
négocié pour un fauteuil à Matignon. Reste que cette « offre d’alliance »
arrive à point nommé pour Emmanuel Macron, en baisse sensible dans les
sondages, et dont l’électorat reste très volatil.
L’hypnotiseur libéral pourrait
donc réussir là où François Bayrou a échoué : le rapt électoral d’une
droite revivifiée par le vernis de la modernité et l’intox du « transpartisan ».
Car, pour qui avait encore le moindre doute sur la nature de la candidature d’Emmanuel
Macron, le ralliement du père de la rigueur du « centre » a le mérite
de la clarté. Et « les forces de l’argent » que Bayrou clouait hier
au pilori savent désormais sur quel cheval miser sans prendre trop de risques. Pourtant
le réveil serait terrible pour les Français si le prince charmant de la banque
Rothschild franchissait en mai les marches du palais de l’Élysée.
Face à ce scénario, la nécessité
d’un rassemblement de la gauche alternative ne peut plus être évacuée d’un
revers de main. L’enjeu est trop sérieux. « Sommes-nous incapables de nous
dépasser et d’affronter toutes les difficultés aujourd’hui plutôt que d’avoir
demain à répondre à ceux qui nous diront : ainsi vous nous avez livrés à
ces gens-là », alertait hier Christiane Taubira. Le temps est compté.
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