« Moteurs », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Avis
de tempête ? La météo sociale n’est pas une science exacte mais il est
clair que çà va secouer : La grève de vendredi dernier à la RATP a surpris
par son ampleur, inédite depuis une décennie. Hier, dans Paris, une marée de
robes noires était dans la rue, avec les médecins, les infirmiers et
infirmières, les hôtesses et stewards. Une mobilisation sans précédent. Dans les
jours qui viennent, FO le 21, la CGT le 24 appellent à manifester et à faire
grève. Avec les retraites, le gouvernement, tout précautionneux qu’il semble en
recyclant les vieux poncifs comme « il faut donner du temps au temps »,
a touché ce qui est un bien commun de la nation et de chacun. Toute et tous
sont concernés.
On voit
bien ce qui se dit et se dessine du côté de la Macronie avec la mise en cause
des régimes spéciaux, au nom de la justice et de l’universalité. Mais ce qu’ont
déjà parfaitement compris les salariés de la RATP, ou comme hier les membres
des professions libérales, c’est que la remise en cause de ces régimes n’est
pas autre chose qu’un cheval de Troie pour une baisse générale des pensions et
un report de l’âge de départ.
Les régimes
spéciaux ne sont pas des privilèges corporatistes. Ils sont, sur la base d’un
système général des retraites, les avancées obtenues dans le sens du progrès
social par des salariés devenant en quelque sorte « des premiers de cordée ».
les régimes qui déjà prennent en charge les questions de pénibilité, des
horaires décalés, etc…, ou qui sont simplement le fruit de la capacité d’organisation
d’une profession ne sont pas des poids morts mais des moteurs. Ce que le
gouvernement veut nier, de manière fondamentale, c’est le mouvement social.
Il n’y
a pas, en cette rentrée, que la question centrale des retraites. La semaine
passée, les médecins hospitaliers décidaient de rejoindre les urgentistes.
Hier, les agents des finances publiques
étaient en grève. Emmanuel Macron, toujours hier, devant sa majorité
parlementaire, entendait à l’évidence serrer les boulons comme Jupiter lui-même
qui avait voulu qu’Éole, le dieu des vents, les enferme dans des outres ou des
cavernes. En vain.
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