« La preuve par neuf «, l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
« Savoir,
penser, rêver. Tout est là », écrivait Victor Hugo. Ajoutez-y lutter, et
vous étiez à la Fête de l’Humanité. L’édition 2019 aura tenu ses promesses et
plus encore, enracinée dans les rendez-vous de la rentrée sociale, l’enjeu des
retraites avec un formidable débat Martinez-Delevoye, le défi climatique, la
privatisation d’ADP, la situation de l’hôpital, les libertés, la solidarité
avec la venue émouvante de Dilma Rousseff…De cela, les médias moins libres que
le journal de Jaurès n’ont retenu qu’un buzz et quelques sifflets. Pourtant,
dans cette foule immense, on réfléchit l’économie avec Thomas Piketty, l’exploration
spatiale avec Jean-Pierre Bibring, l’histoire avec Gérard Noiriel, l’art et la
peinture, le sport et l’univers numérique.
La curiosité
et l’ouverture aux autres se mêlent à l’esprit critique. Vertus cardinales sans
aucun doute qui font ménage avec le plaisir, de concerts en spectacles, de
bonnes tables en rencontres inattendues. Un goût des autres qui évoque ces mots
de Paul Éluard : « Un cœur n’est juste que s’il bat au rythme des
autres cœurs. »
Cette
alchimie fait la fidélité des connaisseurs de la Fête et l’émerveillement des
nouveaux venus qui n’imaginaient ni la dimension de l’événement organisé par un
journal, ni la fraternité qui y règne. L’un et l’autre, le rassemblement et l’entrepris
de presse, viennent une nouvelle fois d’apporter leur preuve par neuf qu’ils
sont indispensables à notre pays, à sa respiration démocratique. Le combat se
poursuit pour qu’ils vivent malgré les vents mauvais de la crise de la presse
qui en menace l’indépendance et même l’existence.
Les trois
jours à La Courneuve ne sont donc pas seulement une parenthèse enchantée. Les dizaines
de milliers de personnes qui en ont arpenté en permanence les allées regardent
le monde en face, avec son bruit et ses fureurs, ses souffrances et ses
impasses, ses accaparements et ses guerres. Mais toujours se sèment des germes d’espoir.
La gauche mal en point y a cité des mots d’union, de programme, de priorités. Syndicalistes
et militants associatifs, gilets jaunes et citoyens ont évoqué des pistes d’alternatives.
À la Fête de l’Humanité, l’avenir a une rampe de lancement.
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