« Lula libre », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Les politiques
sociales de Lula avaient sorti 40 millions de Brésiliens de la misère. Lorsqu’il
a quitté le pouvoir après deux mandats, donné largement favori aux élections,
il jouissait de 50% d’opinions favorables dans la population. Donc l’arrivée au
pouvoir de ce nostalgique de la dictature militaire qui assume sans complexe sa
volonté de raser une partie de l’Amazonie et d’anéantir des populations
autochtones n’était pas inévitable. Elle est l’aboutissement d’une cabale,
assumons le mot ici, d’un complot, pour déloger la gauche au pouvoir.
Les faits, rien que les faits : en 2018, à l’issue d’un
procès inique où il est accusé d’avoir bénéficié de largesses d’entreprises du
BTP, un appartement à São Paulo, Lula est condamné à douze ans d’emprisonnement
sans aucune preuve, exclusivement sur la base des « convictions » du
juge Moro, devenu entre-temps ministre de la Justice de…Jair Bolsonaro. Sa sentence
ne repose que sur la « délation récompensée » d’un ancien cadre de l’entreprise
qui a joui d’une remise de peine à la faveur de son témoignage à charge contre
Lula. Ce simulacre de justice cache mal un véritable coup d’État institutionnel,
comme celui intenté deux ans plus tôt pour destituer Dilma Rousseff.
Ce week-end, à La Courneuve, l’ex-président du Brésil se
joindra au peuple de la Fête de l’Humanité pour entonner « Lula libre »
afin que la campagne internationale pour sa libération s’amplifie. Lula
derrière les barreaux, c’est l’espoir de tout un peuple qui est condamné.
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