« L’extrême usure », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Faut-il
parler de pillage, de rançonnage, d’extorsion, de racket ? Le scandale que
nous révélons sur le jeu misérable des fonds vautours sur le dos de Conforama
relève de l’extrême usure, où les prêteurs portent costumes et jonglent avec le
cours des actions. Résumons le mécanisme : d’abord trouver une entreprise
qui a besoin de capitaux pour survivre ; puis lui imposer des intérêts
faramineux et un privilège de premier créancier dans un accord secret ;
étrangler au plus vite la société pour récupérer ses actifs ; rafler la
mise avec des profits colossaux. La destruction comme un des beaux-arts de la
finance.
Ces usuriers
ne fréquentent pas les bas-fonds, mais la meilleure société : on trouve
parmi eux de grands noms de la bourgeoisie. Personne ne peut les traiter d’escrocs…ils
ont la législation pour eux. La droite chiraquienne a ouvert cette possibilité
dans la loi, et depuis, la LaREM protège ce dispositif et cet argent raflé sur
le dos des salariés du commerce ou de l’industrie. La priorité n’est plus
donnée à l’activité mais à la voracité.
Dans
le cas de Conforama, après la vente des activités espagnoles, ce sont 1900
employés qui vont perdre leur travail en France où seront fermés 32 magasins.
Avez-vous entendu le président ou l’un de ses ministres s’indigner ? Les
premiers de cordée doivent pouvoir, jugent-ils, couper les sangles et se
délester des suivants.
Conforama
est un cas emblématique, une enseigne connue de tous, mais combien d’autres usines
ou entreprises ont – elles fermé leurs
portes, victimes de ce mécanisme infernal ? L’Humanité poursuivra son enquête
sur la piste de ces fonds vautours et de leurs magots, bien mal acquis dans l’opacité
des accords secrets à l’ombre de la loi.
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