30 000 HABITANTS À ROMAINVILLE ? L'HEURE DU CHOIX EST VENUE !
Comme nous, vous avez
certainement pris connaissance des chiffres du recensement produits par l’INSEE et publiés
le 1er janvier dans un journal du matin. Ainsi, notre ville compte
26031 habitants.
Cela appelle quelques commentaires de notre part. Depuis le
début des années 2000, dans ce qui est appelé un « projet de ville »
un chiffre et une formule ont retenu notre attention :
« 30 000 » et « parcours résidentiel ». C’est un peu
court pour évoquer une politique d’aménagement. Il n’empêche. C’est cette
sérénade qui nous sera serinée à longueur de discours et d’articles dans le
magazine d’informations municipales.
Alors, regardons-y de plus près, à partir
des chiffres fournis par l’INSEE.
2006 : 25199 habitants
2007 : 25583
2008 : 25631
2009 : 25786
2010 : 25771
2011 : 25512
2012 : 25411
2013 : 25657
2014 : 25631
2015 : 25657
2016 : 25631
2017 : 26031
C’est une évidence, nous
constatons dans ces chiffres une très grande stabilité. Mais avant d’entrer
dans le vif du sujet, nous souhaitons faire deux remarques. En 1975, Romainville
comptait 26280 habitants, soit 249 de plus qu’à ce dernier recensement. Par
ailleurs, dans un article de presse publié le 13 novembre 2015, consacré au
chèque octroyé aux « Maires bâtisseurs, madame Valls indique, nous la
citons : « Nous avons perdu un millier d’habitants entre 2012 ET
2013 ». On serait en droit d’attendre de la première magistrate de notre
ville davantage de rigueur de rigueur et de d’exactitude, comme le montrent les
chiffres ci-dessus.
Les mêmes approximations se constatent à propos des
demandes de logements. Dans ce même article elle indique « Il y a encore
du travail, car nous avons près de 6000 demandes HLM non satisfaites ». Un
an auparavant, en novembre 2014, lors d’une réunion consacrée au site Panotel,
le chiffre de 3000 est avancé. Enfin, et c’est sans doute ce chiffre à prendre
au sérieux. Dans un courrier adressé aux locataires de « Romainville
Habitat » par « Seine-Saint-Denis Habitat » il nous est
indiqué : « Le département de la Seine-Saint-Denis compte désormais
plus de 100 000 demandes en attente et la VILLE DE ROMAINVILLE 2221.
Alors dans tout cela, la majorité
municipale va-t-elle continuer à s’obstiner sur l’objectif des 30 000
habitants à atteindre. Pourquoi est-ce illusoire et dangereux ? Dans
le magazine d’informations municipales d’avril-mai 2010, rendant compte du vote
du budget, monsieur le maire-adjoint chargé de l’aménagement écrit :
« Faut-il rappeler que grâce aux constructions sur la ville qui sont tant
décriées – et pas seulement par une partie de la droite – à Romainville, la
vraie mixité urbaine et sociale se met en place et a permis – l’arrivée de 1500
nouveaux habitants sur la ville ? »
C’était en 2010. Nous nous sommes
une fois encore tournés vers l’INSEE. Et il est possible d’affirmer qu’à la fin
de l’année 2016 ce sont plus de 4000 habitants qui ont décidé de résider dans
notre ville. Une fois de plus nous leur souhaitons la bienvenue. Si l’on ajoute
à cela que de 2007 à 2016, en dix ans, nous comptons 1350 décès et 4550 naissances,
le bilan démographique est largement positif. Une vraie question se pose, pour
l’avenir, de manière sérieuse. Un solde
démographique positif, 4000 nouveaux habitants et en une dizaine d’années, un nombre d’habitants progressant de 400 dans cette même période, telle est
l’équation.
Il faut chercher la réponse dans le nombre considérable de jeunes,
de familles qui quittent notre ville faute de moyens pour trouver un toit.
D’une certaine manière, on peut estimer que le nombre nouveaux arrivants ne parvient même pas à compenser le nombre de familles qui partent…ailleurs. La majorité municipale
se trouve devant un choix qui peut être lourd de conséquences pour l’avenir.
Soit on continue de clamer, 30 000 ! 30 000 ! Et nous
assisterons à une spéculation immobilière puissance « dix », à un
bétonnage record, sans aucune ligne directrice. Soit, on se rend à une
évidence : les 30 000 sont une chimère. Et on s’attelle à la mise en
œuvre d’un vrai parcours résidentiel avec des opérations comprenant logement
social, logement intermédiaire et accession.
Entre s’engager dans une densification dans tous les sens et ne plus
construire, il y a à notre sens un autre chemin, celui de changer de politique
en matière d’aménagement et d’habitat. Avec le souci d’accueillir celles et
ceux qui décident de venir résider dans notre ville et en considérant avec une
autre attention, celles et ceux, et nous pensons d’abord aux jeunes, qui
choisissent de continuer à y vivre.
Sans compter qu’un tel entêtement
conduirait inévitablement la collectivité à ne plus disposer des moyens nécessaire
pour répondre à la forte demande en matière de services publics. Construire,
rénover, bouger, changer, répondre aux besoins en matière d’aménagement et
d’habitat, oui. Mais pas au prix de vendre ce qu’il reste encore de la mémoire
de notre ville aux spéculateurs.
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