" Licenciements pour convenances financières ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
La grande distribution et l’industrie
automobile, Pimkie et PSA, constituent des éclaireurs. En se précipitant sur
les ruptures conventionnelles collectives instituées par les ordonnances
Macron, les deux groupes explorent la possibilité de licenciements low cost,
moins coûteux pour le patronat et moins indemnisés pour les salariés. Une formalité
reste à remplir : l’obtention d’un chantage musclé de l’accord de
syndicats représentant la moitié des électeurs dans l’entreprise. Ensuite, il
restera aux directions du personnel de pousser dehors des salariés usés en leur
faisant miroiter un chèque. Il semblera d’abord coquet mais, bien vite, il n’en
restera rien : trois ans après avoir été licenciés seulement 47% des
salariés de l’industrie ont retrouvé un poste. Mais, la porte franchie, les
patrons pourront s’en laver les mains. Pas de formations, d’accompagnement, de
reclassements, de recours juridiques… » Chez PSA, tous salariés confondus,
on atteint déjà 15% de précarité et dans les ateliers de production on dépasse
les 50% », a fait remarquer le secrétaire général de la CGT, Philippe
Martinez. « La volonté de la direction de PSA, c’est de transformer les
CDI en précaires, intérimaires, CDD… »
Avec cette disposition, les
ordonnances Macron veulent amplifier la précarité. Avec ce gouvernement la
flexibilité s’accompagne toujours de l’insécurité, ce que Jean Jaurès décrivait
comme « la perpétuelle incertitude de la vie et la perpétuelle dépendance ».
En revanche, les directions d’entreprises peuvent désormais réduire les
effectifs sans avoir besoin de prouver le moindre motif économique. Le licenciement
pour convenances financières peut voir le jour.
Bien en peine de justifier cette
mesure, Murielle Pénicaud s’est faite psychologue en avançant qu’elle évitait « le
traumatisme du licenciement »…L’art de la contrefaçon touche les mots.
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