« En marge des appétits libérés », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Le feuilleton
n’en finit pas de durer. Un juge d’instruction enquête sur une éventuelle
escroquerie autour de la décision du tribunal de commerce qui a permis à
Bernard Tapie d’éviter la saisie de ses biens pour rembourser les 404 millions
qui lui avaient été versés indûment au terme d’un arbitrage scandaleux,
lui-même faussé par d’étranges indulgences. Christine Lagarde, alors ministres
des Finances, avait choisi ce montage qui volait l’État au coin du bois. « Négligence »,
a jugé la cour de justice de le République. Pour solde de tout compte, de cette
remarquable gestion…madame a été nommée à la direction du Fonds Monétaire
International ! Dans cette affaire, l’un des trois juges du tribunal
arbitral est mis en examen pour « escroquerie en bande organisée »,
de même que l’avocat de Bernard Tapie, et des responsables économiques sont
également poursuivis.
La justice
semblait décidée à se faire respecter…jusqu’à ce jugement du tribunal de
commerce de Paris qui place en état de sauvegarde la société de Bernard Tapie et
évité à l’homme d’affaires la saisie de ses biens. L’hôtel parisien (estimé à
92, 5 millions) et la somptueuse villa de Saint-Tropez (53,4 millions) ne
peuvent être vendus. C’est sans doute le seul cas où on donne un délai pour
rendre le produit d’un délit et qu’on permette d’en garder les actifs. Une nouvelle
enquête s’impose donc pour tirer quelques fils supplémentaires de cet écheveau
de connivences.
On est
pourtant tenté de ranger ce scandale au rang d’une péripétie quand un
gouvernement déverse des milliards sur les plus grandes fortunes en supprimant
l’impôt de solidarité sur la fortune, en instaurant une flat tax et en
choisissant le laxisme à l’égard de l’évasion fiscale. Quand on justifie une
politique serve de la richesse et des pouvoirs financiers, on ne peut se garder
des appétits financiers.
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