« Justice », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Où est la justice quand trois
détenus doivent coexister dans neuf mètres carrés ?une condamnation n’est
pas, ne devrait pas être, une condamnation à une perte de la dignité dans
laquelle aucun être humain ne saurait se reconstruire.
Les surveillants de nos prisons
ont toutes les raisons de se mobiliser pour leurs conditions de travail. Les questions
particulières posées par des détenus radicalisés, l’agression de Vendin-le-
Vieil ou hier encore l’agression d’une surveillante à Lyon appellent sans doute
des réponses nouvelles mais on ne saurait les dissocier de la crise de notre
système pénitentiaire. Des démagogues sécuritaires parlent de laxisme,
réclament des conditions de détention toujours plus dures mais la réalité c’est
que nous avons un problème, non seulement avec nos prisons mais avec la
philosophie même, n’ayons pas peur du mot, de la justice et même de notre
police.
On entend ces temps-ci des mots
étonnants. Le ministre de la justice demande une justice plus ferme. Est-ce
bien son rôle de semer sur les magistrats un doute qui ne profite qu’à une
droite et son extrême qui ne demandent que çà. On entend dire cà et là, que
face à la délinquance, aux agressions totalement condamnables – soyons clairs –
qui ont eu lieu ces derniers temps contre des policiers, « la peur doit
changer de camp ». La justice n’a pas à être plus ou moins ferme au gré
des souhaits de sui que ce soit. Elle à être juste en ayant les moyens de l’être
et ce ne sont pas les dernières orientations avancées par la garde des Sceaux
qui vont le lui permettre. La police n’a pas vocation à faire peur. Elle est au
service des citoyens et de l’ordre républicain. Elle doit poursuivre en en ayant
les moyens et l’état d’esprit ceux qui doivent l’être et rassurer les autres,
dans les quartiers huppés comme dans les plus populaires.
Oui, nous avons un problème. Après
des années de politiques sécuritaires, dont celles des deux derniers quinquennats,
une véritable vision républicaine de la justice, de la police, de la peine est
à reconstruire.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire