« Ubu roi et le discours du trône », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Il faut
parfois saluer l’habileté macroniste à donner à son projet l’apparence du bon
sens. il le doit sans doute à son expérience théâtrale de jeunesse, nous a
appris le storytelling présidentiel, rompu que serait ce fin lettré à la mise
en scène. Plus devant les journalistes, Emmanuel Macron semblait donc fort à l’aise
dans le décorum du palais de Versailles, dans ce solo archaïque imposé qui
flairait plutôt l’ancien régime que le nouveau monde. Mais ce one-man-show
présidentiel a tourné à la mauvaise farce. Aucune annonce. Aucun « rééquilibrage ».
Mais bien le long plaidoyer d’autosatisfaction d’un président qui monopolise la
parole mais n’écoute rien des souffrances du pays qu’il est censé servir. Tout sonne
faux quand il daigne évoquer les classes populaires.
Les retraités
qui ont subi la hausse de la CSG et dont les pensions vont encore baisser avec
la réforme concoctée par le gouvernement ont dû s’étrangler devant leur poste !
Dans le même registre, la pauvreté ne serait pas due à l’accaparement des
richesses par une poignée mais bien aux politiques sociales ! « Ce
qui s’est installé en France, ce sont les inégalités de destin », a osé
Emmanuel Macron. Et il a beau jeu de déplorer l’utilisation du terme d’« assistanat »
dans le débat public, quand il ne dit pas autre chose avec son « système
de solidarité plus responsable »…La technique est la même pour chacun des
sujets : pas toucche à la Sécurité sociale, « mais en même temps »,
détruisons son financement qui garantit son caractère redistributif. Et d’appeler
cela, pour faire joli, « l’État providence du XXIe siècle ».
Clou du triste spectacle : la reprise d’une vieille lune thatchérienne du « capitalisme
populaire », proposition déjà recyclée par Marine Le Pen en 2012…
Face
à un auditoire acquis, et des claques savamment orchestrées, des parlementaires
ont sauvé l’honneur. C’est le cas des communistes, qui ont prêté symboliquement
un nouveau serment du jeu de paume, pour exiger que la séparation des pouvoirs,
acquis de la Révolution française, soit respectée…
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