« Guerre », l’éditorial de Paule Masson dans l’Humanité de ce jour !
Le président
américain arrive aujourd’hui au sommet des 28 pays alliés des États-Unis avec
sa morgue belliqueuse. Lui qui avait qualifié, en 2017, l’Alliance atlantique « d’obsolète »
ne va pas manquer de distribuer les injonctions à respecter les engagements
va-t-en-guerre qui président aux destinées de l’OTAN : porter chaque budget
de la défense à hauteur du 2% du PIB des pays. La France, en bon petit soldat,
a déjà prévu d’y parvenir d’ici à la fin du mandat d’Emmanuel Macron. Quitte à priver
les budgets sociaux, ceux de l’éducation ou de la culture, des subsides utiles
à la « société d’émancipation » que le président appelle de ses vœux.
L’Allemagne augmente aussi son budget, mais atteindre ce niveau de dépenses ferait
d’elle une inédite première puissance militaire européenne.
Donald
Trump somme tout le monde de participer à l’effort de défense, mais il le fait
en dégainant son arme de destruction massive des accords multilatéraux. Les États-Unis
ont rompu leur engagement sur le climat. Ils sont sortis avec fracas de l’accord
sur le nucléaire iranien. Ils alimentent aujourd’hui une dangereuse escalade
commerciale, avec la Chine notamment. Donald Trump construit sa stratégie de
domination sur les décombres d’une mondialisation financière qui a conduit le
monde au chaos.il le fait en incitant chaque pays à devenir un loup pour l’autre.
Dans
son viseur, l’Union européenne, qui, a - t - il répété hier, « ne peut pas
abuser de nous ». Nous avons perdu 151 milliards de dollars dans le
commerce (avec l’UE). Et en plus de çà, nous dépensons au moins 70% pour l’Otan ».
Nul ne sait à quel coup d’éclat Donald Trump est capable de se livrer pendant
ces deux jours de réunion à Bruxelles, mais une chose est sûre, il utilise l’Alliance
atlantique pour ce qu’elle est, un outil de surenchère militaire qui reste
implicitement dirigée contre la Chine et la Russie. Et s’appuie pour y parvenir
sur une Europe en capilotade, elle-même devenue chef d’une guerre qui ne dit
pas son nom et fait de la Méditerranée un cimetière géant de migrants.
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