mercredi 31 janvier 2018
Elles
et ils n’ont que leurs mains pour se défendre. Et même projetées en oriflammes,
emplies de colère et de rage, mais des cris assourdis par les humiliations
subies dont les échos nous parviennent chaque jour. Depuis leur pays occupé par
les troupes israéliennes, femmes et hommes de Palestine témoignent à leur
manière. Il y a même, parmi eux, les nouveaux visages de la résistance, des
visages poupons à peine sortis de l’enfance, dépourvus de rire et de joie,
comme si leurs traits affichaient déjà les souffrances d’une lutte sans repos,
comme si leurs yeux se muraient dans le désastre.
C’est
cette jeunesse palestinienne que le premier ministre israélien, Benyamin
Netanyahou, veut briser coûte que coûte, quitte à entraver toutes les règles du
droit international en assumant d’enfermer dans ses geôles des prisonniers
politiques mineurs. Des gamins, des gamines. Comme Ahed Tamini, qui aura 17 ans
aujourd’hui et qui, par la grâce des réseaux sociaux, a cessé d’être une simple
résidente du village de Nabi Saleh, en Cisjordanie. Depuis un maudit jour de
décembre dernier, elle a intégré l’iconographie héroïque, avec sa frimousse d’adolescente,
son regard accusateur et ses longs cheveux bouclés. Arrêtée pour avoir bousculé
deux soldats israéliens avec sa petite cousine, elle croupit et attend son
procès dans la prison militaire d’Ofer, en territoire occupé. Ce sont ces mêmes
militaires qui avaient tiré à bout portant dans la tête de son cousin de 15
ans, Mohammed, miraculeusement vivant mais défiguré.
Le procureur
a requis douze chefs d’inculpation contre Ahed Tamini, elle encourt sept ans d’emprisonnement !
Le zèle punitif de l’armée à son endroit rappelle que la jeunesse paie un lourd
tribut. Entre 500 et 700 jeunes sont ainsi jetés en prison chaque jour en
Cisjordanie. Actuellement, au moins 350 mineurs restent emprisonnés dans les
cachots de Netanyahou, la plupart accusés d’avoir lancer des pierres. Ils subissent
des violences physiques lors de leur arrestation, transfert ou interrogatoire. Ils
sont soumis à la torture, à l’isolement. Autant de crimes contre les droits
humains qui s’ajoutent à tous les autres.
mardi 30 janvier 2018
« Vigilant », le billet de Maurice Ulrich !
Il faut
être très vigilant envers les régimes qui ont en tête l’idée de changer le
cours des choses. Emmanuel Macron, toujours soucieux de démocratie dans
certains pays, réclame des sanctions contre le Venezuela, coupable « d’une
dérive autoritaire inacceptable » après une décision de justice concernant
l’opposition et le renvoi dans son pays de l’ambassadeur d’Espagne.
Çà se
discute. On aimerait aussi qu’Emmanuel Macron ait évité de dîner avec le roi du
Maroc alors qu’une répression violente contre les couches populaires sévit dans
le pays depuis la mort du pêcheur Mohcine Fikri.
On voudrait qu’il évite d’accueillir
sur un tapis rouge Benyamin Netanyahou, qui poursuit par la force l’implantation
de colonies dans les territoires occupés et maintient en prison avec des
milliers de Palestiniens, Marwan Barghouti ou notre compatriote Salah Hamouri.
On
le souhaiterait intransigeant avec Recep Erdogan, le président de la Turquie,
où 300 arrestations ont encore eu lieu hier, après des milliers depuis 2016…
« Cause nationale », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
117
jours de grève ! 117 jours à tenir bon, pour lever le voile sur ce qui se
joue derrière le mur des Ehpad, des conditions de travail des salariés au
traitement odieux infligé aux résidants. C’est aux aides-soignantes des
Opalines, à Foucherans dans le Jura, qu’on doit d’avoir mis sur la place
publique une grande cause nationale trop longtemps négligée par les politiques
publiques.
Leur
mobilisation exemplaire aura fait boule de neige, au point que la grève
nationale d’aujourd’hui est soutenue par toutes les organisations syndicales.
Les mobilisations locales les témoignages et coups de colère des
aides-soignantes, des médecins, mais aussi des directeurs de ces centres ont
permis de mettre sur la table un enjeu de civilisation majeur. Celui de la
prise en charge humaine de la vieillesse, et la manière dont la cinquième
puissance mondiale traite les personnes les plus fragiles, qui ont participé à
la solidarité nationale et qu’on condamne à des fins de vie indignes. La France
compte 16 millions de retraités, qui touchent en moyenne 1376 euros par mois. Parmi
eux, un demi-million survit avec le minimum vieillesse, soit 800 euros mensuels,
quand les prix des places dans les Ehpad varient de 1800 euros à plus de 3000
euros. Des couts prohibitifs qui mettent en difficulté des millions de
familles. Tout justifierait pourtant d’élargir les prérogatives de la Sécurité
sociale pour répondre au défi du vieillissement. La perte d’autonomie n’est pas
un « risque » à abandonner aux appétits de l’assurantiel privé, mais
fait partie de la vie.
C’est
à la solidarité nationale d’assurer à un individu la poursuite de son existence
dans la dignité. Face au déficit de l’action publique, nombre d’Ehpad sont
désormais entre les mains de groupes lucratifs, qui vantent aux investisseurs
gourmands « des rendements assurés et une douce fiscalité ». « La
vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette
loi ? » expliquait une ancienne présidente du Medef. Et la vieillesse,
aussi ?
lundi 29 janvier 2018
« Addiction », le billet de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Ils étaient
toxicomanes, victimes, d’une lourde addiction, et ils ne le savaient pas. Les millions
d’automobilistes qui ont cru pendant des années qu’il était économique de
rouler au diesel et n’ont toujours pas changé de voiture – allez savoir
pourquoi. C’est tellement facile, si on met à part la question du prix, d’acheter
une voiture neuve ! – vont être soignés.
C’est le ministre de l’Action et
des Comptes publics, Gérald Darmanin, qui, malgré quelques soucis personnels,
va s’en occuper et l’explique dans le Journal du dimanche, en commentant les
hausses des taxes sur les carburants : « il faut distinguer la
fiscalité choisie de la fiscalité subie. Vous n’avez pas le choix de payer vos
impôts, mais si vous fumez, à vous d’assumer.
Pour les carburants l’augmentation
de la fiscalité s’accompagne de mesures de transition pour favoriser la sortie
du diesel. » Fumeurs et diésélistes, c’est tout comme. Les constructeurs
automobiles, évidemment, ne sont pas concernés. Il ferait beau voir. Qu’y
peuvent-ils si des millions d’automobilistes accros ont acheté leurs voitures. Sinon,
l’addiction au cynisme bête, Monsieur le ministre, çà se soigne comment ?
« En marge des appétits libérés », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Le feuilleton
n’en finit pas de durer. Un juge d’instruction enquête sur une éventuelle
escroquerie autour de la décision du tribunal de commerce qui a permis à
Bernard Tapie d’éviter la saisie de ses biens pour rembourser les 404 millions
qui lui avaient été versés indûment au terme d’un arbitrage scandaleux,
lui-même faussé par d’étranges indulgences. Christine Lagarde, alors ministres
des Finances, avait choisi ce montage qui volait l’État au coin du bois. « Négligence »,
a jugé la cour de justice de le République. Pour solde de tout compte, de cette
remarquable gestion…madame a été nommée à la direction du Fonds Monétaire
International ! Dans cette affaire, l’un des trois juges du tribunal
arbitral est mis en examen pour « escroquerie en bande organisée »,
de même que l’avocat de Bernard Tapie, et des responsables économiques sont
également poursuivis.
La justice
semblait décidée à se faire respecter…jusqu’à ce jugement du tribunal de
commerce de Paris qui place en état de sauvegarde la société de Bernard Tapie et
évité à l’homme d’affaires la saisie de ses biens. L’hôtel parisien (estimé à
92, 5 millions) et la somptueuse villa de Saint-Tropez (53,4 millions) ne
peuvent être vendus. C’est sans doute le seul cas où on donne un délai pour
rendre le produit d’un délit et qu’on permette d’en garder les actifs. Une nouvelle
enquête s’impose donc pour tirer quelques fils supplémentaires de cet écheveau
de connivences.
On est
pourtant tenté de ranger ce scandale au rang d’une péripétie quand un
gouvernement déverse des milliards sur les plus grandes fortunes en supprimant
l’impôt de solidarité sur la fortune, en instaurant une flat tax et en
choisissant le laxisme à l’égard de l’évasion fiscale. Quand on justifie une
politique serve de la richesse et des pouvoirs financiers, on ne peut se garder
des appétits financiers.
vendredi 26 janvier 2018
« Un spectre », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Emmanuel
Macron est-il devenu altermondialiste, s’interrogeait gravement – ironiquement ?– une
de nos chaînes d’info au soir de l’intervention de Davos du président français.
Curieusement, il avait commencé son discours en anglais, « France is back »,
vantant sa réforme du Code du travail, la diminution de l’impôt sur les
sociétés, la mise en place d’une taxe
forfaitaire sur la capital...« La France est réconciliée avec la
mondialisation, l’économie, le succès. » Mais, c’était avec l’air de dire
à la fois une chose et son contraire, pour mettre en garde, en français cette
fois, l’assistance de chefs d’entreprise et d’investisseurs : « La
croissance économique mais une finalité en soi mais un moyen. »
Dans
le même mouvement, il invitait les multinationales à renoncer à l’optimisation
fiscale à tous crins et à défendre les biens communs que sont l’éducation, la
santé, l’environnement. Malencontreusement il oubliait d’évoquer la réduction
par l’Union Européenne de la liste des paradis fiscaux, comme l’idée d’une taxe
sur les transactions financières, mais son propos a atteint un sommet quand il
a invité les pays à « arrêter cette tendance à détricoter le droit social ».
Précisément ce qu’il disait avoir fait au début de son propos.
Les président
n’a pas la langue fourchue, comme le disaient jadis les Indiens de bandes
dessinées. Il sait en revanche ce que risquent aujourd’hui le capitalisme et
cette mondialisation qu’il a fait sienne et dont il est l’un des artisans
aspirant à un rôle majeur. « La mondialisation traverse une crise majeure.
Si nous ne lui donnons pas un sens, les extrémismes gagneront dans dix ou
quinze ans dans tous les pays. » Les extrêmes droites ? Non, plus
surement ces nouvelles gauches qui apparaissent sur la scène du monde, y
compris aux États-Unis, en Grande- Bretagne où le socialisme, le vrai,
redevient une idée neuve. Déjà, la veille, le chef économiste du FMI mettait en
garde contre les risques politiques de l’explosion des inégalités, de la remise
en cause des politiques sociales. Comment continuer sans casser ? Un
spectre hante Davos.
jeudi 25 janvier 2018
« Dérapages », le billet de Maurice Ulrich !
Il y a, depuis hier, ceux qui
sont au forum économique mondial de Davos et ceux qui ne sont rien. Les dirigeants
des mille entreprises les plus puissantes de la planète y sont. Ce n’est pas
sans risques. « Il n’est pas rare, écrivait hier le Monde dans un
reportage saisissant, d’apercevoir un banquier ou une dame en fourrure chuter
sur les trottoirs gelés » (Une dame en fourrure ne peut-être banquière ?
Passons). Mais il faut y être. Si votre patron n’y est pas, c’est un moins que
rien. Sinon, chutes mises à part, tout va bien et tellement bien que c’est
inquiétant.
Les marchés financiers sont euphoriques mais les dettes publiques
se creusent. Où est l’erreur ? Le pire, ce sont les risques politiques
liés aux inégalités, comme l’explique le chef économiste du FMI, également dans
le Monde. « Les gens peuvent perdre confiance en leurs dirigeants. »
Quelle idée ! Mais si un jour les peuples en ont un peu ras le bol, par exemple,
que 82% des richesses produites aillent au 1% les plus riches, çà pourrait en
effet déraper sur les trottoirs.
" Retour à la case prison ", l'éditorial de Patrick-Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Le gouvernement joue la montre et laisse en première ligne Nicole Belloubet. La ministre de la Justice va être usée jusqu'à la corde pour faire perdre du temps aux gardiens de prison que l'Élysée espère bientôt découragés par l'inertie qu'on leur oppose. Un pari qui, s'il s'avère perdu devant la détermination des personnels pénitentiaires, sera payé par la garde des Sceaux. Le scénario du « nouveau monde » a tout d'un photocopillage de l'ancien.
Un diagnostic lucide s'impose. Le mouvement en cours ne se résume pas à un accès d'émotion devant une série d'agressions. Il reflète une crise du système judiciaire et pénitentiaire, affaibli par des politiques d'austérité. Les juges manquent dans les tribunaux et les gardiens dans les prisons. Nicolas Sarkozy a poussé à remplir les cellules et ses porte-voix réclament toujours plus de peines sévères, freinant l'évolution de la politique pénale que souhaitait Christiane Taubira. Des affaires juteuses se sont nouées dans la construction de nouvelles centrales sous les contrats de dupes public-privé. La surpopulation carcérale a continué à croître, au mépris des droits de l'homme, fût-il condamné, et de la sécurité de personnels sous-payés. Les détentions provisoires se sont multipliées et allongées ; les désordres psychiatriques ont été jetés là au lieu d'être soignés ; les tensions se sont exacerbées dans les établissements. Les signaux d'alerte se sont multipliés sans faire bouger d'un iota les tenants des postures répressives, ni les comptables qui jugent chaque dépense publique comme une perte pour leurs amis.
Les syndicalistes de l'administration pénitentiaire ont fait les comptes. Le gouvernement leur propose moins d'un centième du cadeau qui a été fait aux très riches avec la suppression de l'ISF ! En son temps, Victor Hugo vitupérait « notre exécrable système financier et économique » et souhaitait des écoles plutôt que des prisons. Ce débat n'est pas clos.
mercredi 24 janvier 2018
« Capital-travail », l’éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l’Humanité de ce jour !
À Versailles, loin des
journalistes, incapables sans doute de saisir la complexité de sa démarche, Emmanuel
Macron a donc régalé les milliardaires, se chargeant d’incarner le lien avec
148 PDG de l’hyperpuissance capitalistique mondiale en route sur le chemin pavé
d’or de Davos, où ils se retrouveront tous, main sur le cœur, afin de tracer le
bonne marche de la finance globalisée. L’ancien banquier n’est pas le moins
légitime pour mettre en cohérence son attention portée aux « premiers de
cordée » et une opération de com de prestige, fût-elle quelque peu gênante
pour le peuple, assez convaincu que ce président des riches fait – ce – qu’il –
dit – et –pense, mais qu’ils resteront, eux, les derniers maillons de la
chaîne. Demandez aux salariés de Carrefour. Le géant de la distribution réalise
1 milliard de profits en 2017, mais supprime 4500 postes…Le capital décide, le
travail subit. Macron est le héros des multinationales : dans le partage
des richesses, il veut accélérer le processus en cours depuis trente ans au nom
de la fable du « ruissellement ». Le bénéfice au capital, plus jamais
aux travailleurs. Tout pour certains, rien pour les autres. Un choix de classe,
non ?
À propos de capital-travail,
les idées marxistes et communistes pourraient « retrouver une seconde
jeunesse », passer « d’une image surannée à un retour progressif »,
car elles seraient désormais « portées par les nouvelles générations ».
Un sondage Viavoice pour la Fondation Gabriel Péri en témoigne et éveille notre
curiosité, sinon notre (prudent) enthousiasme. L’institut révèle en effet « un
clivage générationnel important et non dénué de sens » : 26% des
18-24 ans et 21% des 25-34 ans déclarent avoir « une image positive »
de Marx. Dans la même étude les trois-quarts des Français disent qu’il existe
toujours des classes sociales dans la société (76%) et, pour une majorité d’entre
eux, que la « lutte des classes » reste d’actualité pour décrire les
rapports sociaux actuels (56%). Intéressant, non ? « Toute classe qui
aspire à la domination doit conquérir d’abord le pouvoir politique pour
représenter à son tour son intérêt propre comme étant l’intérêt général. »
C’est du Karl Marx. On croirait pourtant lire une définition du macronisme…
mardi 23 janvier 2018
Notre Maire cherche-t-elle à entrer dans le Guiness des records ? (François André)
NOUS PUBLIONS LE TEXTE QUE NOUS A FAIT PARVENIR FRANCOIS ANDRE
Nous avons été
dans les premiers à être équipés d’un système de collecte pneumatique des
déchets. Je ne reviendrai pas sur cette catastrophe.
Nous avons été nommés
au rang de première ville bâtisseuse de France, ce qui a conduit le Président
de la République de l’époque à se
déplacer jusqu’à notre modeste ville. Notre
Maire n’a pas tiré grand profit de ce formidable événement, déjà dans la rue le
peuple grognait !
Nous avons un projet
de tour à légumes ! Pour améliorer l’alimentation des citoyens. (Du jamais
vu à cette échelle dans notre pays).
Elément
également remarquable, nous sommes quasiment les seuls à ne pas disposer d’une
place publique digne de ce nom. Notre Maire aurait-elle peur de permettre au
peuple de se rassembler pour contester sa politique ?
Laissons de
côté les avancées pour lesquelles la municipalité n’y est pour rien (Métro,
Basse de Loisirs, Tram).
Dans la catégorie
développement durable, nous sommes aussi des champions. Le slogan à la mode
est : ‘’Une couverture végétale exceptionnelle 28 m2 de végétalisation publique par habitant
à Romainville’’. Chiffre incontestable car émanant de l’APUR (Atelier Parisien
D’Urbanisme), organisme on ne peut plus officiel.
Nous disposons donc de 130 hectares de végétalisation
publique soit 37,8 % de la superficie de notre territoire. Cette annonce qui
date déjà de Mai 2017 m’avait fortement étonné et j’avais cherché comment il
était possible de trouver autant d’espaces, que j’avais imaginés accessibles à
tous, dans notre village. A ce jour, je comprends mieux. L’APUR effectue des
prises de vues aériennes détaillées où tout ce qui s’apparente à de la verdure est
pris en considération : les terrasses végétalisées, les moindres
jardinières, l’empreinte des arbres au sol dans la période où ils sont en
feuilles.
La règle de
calcul étant la même pour toutes les villes, il devient intéressant de faire
des comparaisons afin de savoir si dans ce domaine, nous sommes aussi, comme
annoncé, des superchampions.
Quelques
chiffres concernant la couverture végétalisée de la région parisienne :
- Moyenne sur le
93 (26 communes) = 36%, sur le 92 = 40,50%, sur le 94 = 36,50%
- Agglomération
parisienne = 30% avec les bois de Boulogne et Vincennes.
Notre Maire
pourrait donc se féliciter de se trouver une fois de plus en tête du peloton. Cependant,
cet état de fait est dû à la particularité de notre ville (pour laquelle notre
Maire n’y est pour rien) : Romainville inclut dans sa surface non
constructive approximativement 30 hectares d’anciennes carrières et 15 hectares
de terrain militaire.
Avant de
chanter haut et fort, il faudrait comparer ce qui peut l’être. Imaginez que
Romainville, comme bien d’autres communes, ne soit pas dotée de cette
particularité. Dans ce cas nous ne disposerions que de 85 hectares plantés sur
un territoire de 300 hectares. La surface de végétation passerait alors de 37,8
à 28 %.
Il n’y a donc
pas de quoi, pour féliciter les mérites de nos élus, d’orner la colonne Maurice
de la place de la laïcité, d’un montage stupide, affichant un slogan d’une
signification contestable, ainsi que d’une esquisse où apparait la tour potagère.
A noter qu’à l’inverse des secteurs végétalisés, cette dernière, occasionnera un effet négatif sur le bilan
carbone, ce du fait de la consommation d’énergie pour la chauffer. De même
l’aménagement de la couverture de l’A3 avec ses malheureuses jardinières n’est
pas non plus à valoriser dans ce domaine, ainsi que la pelouse synthétique du
stade.
François ANDRE
Janvier 2018
" A propos de la circulation dans le quartier des Grands-Champs"
Mémorandum
sur le plan de circulation dans les rues de Benfleet,
Irène Joliot-Curie, des Mares, Jules Ferry et boulevard Henri Barbusse au
sortir de l’autoroute A3
sur l’éclairage public rue Jean Jaurès
et sur l’état de l’ensemble des trottoirs du quartier
et ailleurs à Romainville
Les conditions actuelles de circulation des véhicules
et de sécurité des piétons dans le quartier sont très mal vécues par les
usagers et riverains. Elles appellent des réflexions et des suggestions
susceptibles d’apporter une amélioration notable dans la perspective des
importants travaux à attendre prochainement de la construction, puis du
fonctionnement du tramway.
Il y a environ cinq ans, devant le tollé général
soulevé par des décisions municipales prises sans concertation avec les élus ou
la population (souvenons-nous : la cité Oradour avait été rebaptisée par
dérision la Cité Interdite), une
étude avait été confiée « à un cabinet », comme Clemenceau créait une
commission pour étouffer une affaire. Effectivement, depuis, plus rien.
Rues des
Mares et Jules Ferry
La rue Jules Ferry et ne portion de la rue des Mares ont
été mises en sens unique de circulation pour faciliter la construction
d’immeubles et l’accès des camions et engins de chantier. Bon ! puisqu’il
faut à tout prix faciliter la construction privée à Romainville, pourquoi pas …
Les immeubles terminés et tous travaux sur la voie publique achevés, les sens
de circulation initiale n’ont pas été rétablis. Les véhicules (hormis ceux qui
ignorent le sens interdit de la rue des Mares) continuent d’encombrer pour rien
le boulevard Henri Barbusse et ses feux rouges vers la place Carnot, boulevard qui
n’en demandait pas tant surtout depuis le démarrage des travaux pour le
métro !
Décision
totalement sans frais à prendre de toute urgence : rétablissement des sens
de circulation tels qu’ils étaient il y a cinq ans.
Rues de
Benfleet et Irène Joliot-Curie
Une absurdité incompréhensible à faire disparaître :
le sens unique infligé contre toute logique à la portion de rue de Benfleet
juste en sortie d’autoroute avec, pour les très nombreux véhicules (y compris des
poids lourds) qui se dirigent vers Bagnolet -à noter au passage qu’il n’existe
pas d’autre sortie d’autoroute avant le boulevard périphérique- obligation de tourner
autour et en plein milieu des établissements scolaires : écoles maternelle
et primaires et collège du boulevard Henri Barbusse ! L’inventeur de
cet incroyable détournement de circulation n’a rien trouvé de mieux que
d’implanter ces démentielles chicanes sur la rue Irène Joliot-Curie, alors
qu’il aurait pu suffir de réglementaires ralentisseurs au sol. Il devrait venir
quelque soir entre 17 et 19 heures, expliquer aux automobilistes le bien-fondé
et les avantages de son dispositif à nul autre pareil ; mais il n’est pas
sûr qu’il rentrerait indemne à son douillet bureau.
Récemment les conditions se sont encore aggravées avec,
du fait de l’inaccessibilité de la place Carnot, le passage d’autobus rue de
Benfleet, ce qui rend à nouveau difficile à certaines heures, l’accès à la Cité
Oradour. Mesure d’urgence improvisée et non concertée après mesure d’urgence
non concertée, on a vraiment l’impression que la vie des habitants de notre
quartier ne suscite pas beaucoup d’intérêt place de la Laïcité …
Là encore, des
dispositions sont à prendre de toute urgence pour rétablir la sécurité de
chacun - écoliers, passants et riverains- et la sérénité nécessaire à
tous : moyennant quelques minimes travaux de voirie, suppression de cet inadmissible
sens interdit de la rue de Benfleet et démolition sans délai des chicanes.
Eclairage
public rue Jean Jaurès
La rue Jean Jaurès, jadis voie départementale, était
destinée par la DDE à être élargie à vingt mètres avec une largeur de pont sur
autoroute en conséquence (ce qui fut fait), pour faire pendant à l’avenue
Pierre Kérautret. Un éclairage public fut alors, par anticipation, implanté en
conséquence avec les gigantesques candélabres d’autoroutes qu’on peut encore
voir rue Jean Jaurès.
Cependant, preuve que nos élus savaient jadis
reconnaître le caractère parfois insensé de certains projets, et y renoncer, la rue Jean Jaurès fut
restituée à la voirie communale au début des années 1970 et le projet de voie
de vingt mètres abandonné. Par la suite, l’école maternelle Charlie Chaplin,
puis la Cité du Cinéma purent y être heureusement implantées, et l’éclairage
public reprit des allures dignes d’une ville et de ses habitants ; mais
curieusement, le remplacement des candélabres d’autoroutes s’arrêta au droit de
la maternelle Chaplin, allez savoir pourquoi ….
Maintenant
que cet autre immeuble jouxtant la Cité Jaurès est terminé et, après
inauguration en grande pompe en juillet dernier par nos édiles municipaux,
livré à ses occupants, il devient vraiment nécessaire d’achever ce
remplacement, d’autant qu’existe le risque d’avoir à changer de modèle de
lampadaires. A moins qu’ils ne soient déjà approvisionnés et stockés, mais
alors, pourquoi ne pas finir un ouvrage si bien commencé ?
Les
trottoirs des rues de notre quartier et d’ailleurs
Il faut reconnaître que le revêtement utilisé depuis
quelques années lors de la réfection des trottoirs à Romainville vieillit
extrêmement mal. Nos décideurs et responsables de la voirie ne doivent
certainement pas traîner souvent sur les trottoirs de la ville, sinon ils
reviendraient immédiatement au bon vieux bitume, bien plus facile à mettre en
œuvre et à réparer ! Il doit quand même bien exister des écoles pour apprendre
à construire des trottoirs sans ces pentes insensées qui font claudiquer les
passants comme des manchots empereurs, et bonjour les jours de verglas, pentes
plus ou moins fortes au petit bonheur de la hauteur des seuils des propriétés
riveraines. A un point tel que, arpentant par exemple le trottoir côté numéros
impairs de la rue Jules Ferry, vous devez regarder attentivement à terre et ne
surtout pas rêver vers le ciel, sous peine de vous retrouver immanquablement au
sol avec ces montagnes russes (si, si, vérifiez !) que n’ont pas
remarquées nos techniciens diplômés.
On peut toujours se consoler en se disant que c’est
comme ça partout dans Romainville, mais compte tenu de la multiplicité des
travaux de construction et de voirie actuellement en cours dans la ville et
autant de trottoirs à refaire, les craintes grandissent chez les piétons …
On
continue avec d’autres sujets de la vie de quartier ?
Par exemple, le ramassage des encombrants et la
propreté* des trottoirs ….
*ça, c’est un
euphémisme !
« Percutant », le billet de Maurice Ulrich !
Attention. Nom d’un p’tit
bonhomme, on va voir ce qu’on va voir si Stéphane Le Foll, ancien ministre de l’Agriculture
et très proche pendant des années de François Hollande, dont il était le
premier collaborateur et le porte-couteau, prend la tête du PS, pour laquelle
il est candidat. « Ma loyauté pendant cinq ans, c’est aussi un atout »,
dit-il dans un entretien sur deux pages publié par Libération.
La preuve, il
était, qui l’eût cru, contre la loi travail, nous dit-il, mais nous n’en avons
jamais rien su. Mais surtout, au cas où, il promet l’enfer à ses putatifs
adversaires. « Face à Wauquiez, Le Pen ou Mélenchon, il va falloir
percuter, et çà, je sais faire. « Et allez, tout le monde sous le
percuteur, à gauche comme à droite et à l’extrême droite. Tiens, où est passé
Emmanuel Macron ? Mais déjà le monde politique tremble sur ses bases. C’est
qu’il ne faut pas le sous-estimer, Stéphane Le Foll, aux côtés de François
Hollande et de Manuel Valls, il a déjà bien contribué à percuter le PS.
« Un Grand Canal et une mauvaise pente », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Depuis la terrasse du château de
Versailles, ils ont contemplé la perspective du Grand Canal. Les cent quarante
grands patrons invités hier soir par Emmanuel Macron y ont sans doute goûté la
fable du ruissellement : rien de la pièce d’eau immense ne fuit hors du
château. Le gratin de la fortune mondiale s’était réuni autour d’un président
qui se rêve monarque pour fêter l’année de tous les records. Jamais, au cours
de l’histoire, le nombre et la richesse de milliardaires n’avaient autant
augmenté. En 2016, 61 personnes détenaient à elles seules autant que la moitié
des habitants de la planète, montre le rapport que publie Oxfam ; elles
étaient 380 en 2009. La France tient son rang. Elle est championne d’Europe des
dividendes versés et ceux-ci ont dépassé pour la première fois 50% des
richesses créées. Avant d’aller doctement disserter au sommet de Davos sur « un
monde fracturé », ces braves milliardaires souhaitaient célébrer cette
apothéose en toute simplicité. L’année prochaine s’annonce somptueuse et leurs
résultats seront irrigués par la suppression de l’ISF pour le plus riches et de
l’APL pour les plus pauvres, la mise en place de la flat tax et des ordonnances
sur le travail, des privatisations et des réductions de l’action publique. Donald
Trump a lui aussi promis des
réjouissances dans son pays.
Ces gens-là prennent leurs aises mais
goûtent la discrétion. La presse n’était pas conviée au banquet. Elle était en
revanche invitée à l’opération de communication autour d’un de ces fleurons de
l’industrie mondiale, le deuxième constructeur d’automobile au monde, Toyota. Celui-ci
a annoncé 300 millions d’investissements sur son d’Onnaing, dans le Nord. Réjouissant,
mais des syndicalistes ont invité à relativiser le geste : cela représente
moins de 7 jours de bénéfices pour le groupe japonais. Si tout cela a autant de
mal à ruisseler, c’est bien que la mondialisation est sur une mauvaise pente.
lundi 22 janvier 2018
« Bisounours », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
L’Europe et les relations
franco-allemandes méritent mieux et exigent plus que la prestation sur les
réseaux sociaux d’Angela Merkel et d’Emmanuel Macron dans le registre des
bisounours, à l’occasion du 55ème anniversaire du traité de l’Élysée.
La signature du traité en 1963, par de Gaulle et Adenauer, était haute de
densité symbolique. Il s’agissait clairement, moins de vingt ans après la fin
de la Seconde Guerre mondiale, soit tout juste une génération, d’ouvrir un
nouveau chapitre d’histoire entre les deux peuples, alors que les terribles
blessures du siècle étaient encore vives. Aujourd’hui, les propos convenus du
duo sur la nécessaire amitié franco-allemande, l’appel lancé à la jeunesse à
faire vivre cette amitié en étant « curieux les uns des autres » ne
font qu’enfoncer des portes ouvertes et sonnent creux au regard des problèmes
actuels de l’Europe.
On a bien compris qu’Emmanuel
Macron entend désormais jouer le premier rôle. Les sociaux-démocrates du SPD
ont approuvé, hier, le principe d’une coalition gouvernementale, mais Angela
Merkel reste fragilisée. C’est peut-être une opportunité pour le président
français, mais pour quoi faire ? On a déjà eu une idée avec son discours
de la Sorbonne. Europe à plusieurs vitesses autour du couple franco-allemand. Recherche
pour les deux pays d’une convergence économique et sociale. Fourchette commune
du taux d’impôt sur les sociétés pour tous. Humanité et efficacité pour les
migrants…Mais chacun de ces points est à mesurer au regard de la politique menée
depuis le début du quinquennat. La convergence sociale, c’est la relecture à la
baisse du Code du travail vers le modèle allemand, qui a déjà produit des
millions de travailleurs pauvres. Le taux d’impôt sur les sociétés, c’est le
passage de 33% à 25%. Les mesures annoncées pour les migrants sont un feu vert
pour les pays d’Europe les plus réactionnaires. Certes, Emmanuel Macron a fait
quelques annonces. Numérique, développement durable, taxe sur les transactions.
Demain, aujourd’hui, l’Europe du capital et de la régression sociale. L’Europe
contre les peuples continue.
vendredi 19 janvier 2018
« Migrants, étudiants, chômeurs…la société du tri (Laurent Mouloud)
Emmanuel Macron a trouvé LA
solution à tous ses problèmes. Elle porte le doux nom de
« sélection ». Un mantra que le chef de l’État décline au gré des
dossiers contrariants, où il n’aime rien tant que de tracer les lignes de
partage entre les humains. Le chômage ? Il faut les fraudeurs et les
autres. Les migrants ? D’accord, pour offrir asile à ceux qui fuient les
guerres et brimades politiques. Mais gardons portes closes à ceux qui ont
l’idée saugrenue de vouloir échapper à la misère économique de leur pays.
La même logique de bon grain et
d’ivraie préside la réforme de l’enseignement supérieur. Masqué derrière des
« attendus », « prérequis » et autres contorsions de
langage un système clair de sélection est mis en place, cette fois, à l’entrée
des universités. La liberté pour chaque futur bachelier de tenter sa chance
dans la filière de son choix est désormais étouffée. On ne choisit plus, on est
choisi dans le grand bain de la concurrence de chacun contre tous.
L’argumentation gouvernementale martèle que cette sélection assurera une
meilleure adéquation des élèves avec la filière et ainsi une meilleure
réussite.
C’est faux. Toutes les études
montrent que la sélection généralisée, outre qu’elle exonère le gouvernement de
créer de nouvelles places, accentue la différentiation des parcours et accroît
la reproduction sociale. Emmanuel Macron le niera face aux caméras. Mais, au
fond, cette logique lui sied tant elle est cohérente avec sa philosophie
ruisselante, dont la préoccupation fondamentale – et revendiquée – est de
conforter les « premiers de cordée ». Une élite destinée à diriger,
tandis que les moins gradés se contenteront d’une formation étalonnée sur les
attentes des entreprises.
Ne nous y trompons pas ;
derrière la société de tri, des embryons aux étudiants, se dessine ce vieux
mythe de l’homme tout-puissant rêvant de contrôler la destinée des autres. Les
Romains l’appelaient le « Jupiter omnipotens »…
« Happy Birthday », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Happy Birthday Donald…La formule
est sarcastique, comme dans certains films cultes. Un an à la Maison Blanche et
l’éléphant républicain, souvent désavoué jusque dans son propre camp, a déjà
cassé tellement de vaisselle, piétinant sans vergogne des acquis majeurs de la
politique internationale ! Retrait de l’accord sur le climat, mise en
cause du traité nucléaire iranien, ambassade américaine à Jérusalem, menace
nucléaire à l’appui avec la Corée du Nord. Dans un monde incertain, le
président de la première puissance mondiale apporte toujours plus de déséquilibres,
à ce point qu’on en vient à s’interroger sur sa santé mentale.
Mais, est-ce un problème ? On
pourra bien passer le cerveau trumpien au scanner, on en sera pas plus avancé
pour faire face à une situation qui ne concerne pas les États-Unis. La moitié
des électeurs américains a voté pour un milliardaire réactionnaire, raciste,
misogyne, dur avec les faibles…Il a flatté les xénophobes et les extrémistes,
il a hystérisé les failles entre les « élites » de Washington et « l’Amérique
profonde ». Zinzin ou pas, il est au pouvoir et il met en œuvre une
politique volontariste, urbi et orbi, en Amérique et dans le monde. On parle
parfois de repli américain au motif qu’il répète « America First »,
l’Amérique d’abord. Mais c’est une erreur. Le budget de l’armée est en augmentation
constante et les États-Unis sont déterminés à intervenir partout où cela servira
leurs intérêts, dans un bras de fer avec la Chine, dans une moindre mesure avec
la Russie et en soumettant l’Europe. Trump ne veut pas de nations pacifiées,
soucieuses de progrès et prêtes à coopérer. « America First », çà
vaut pour le monde.
Au plan intérieur, si son
élection a vu se lever l’Amérique progressiste, s’il louvoie parfois. Il ne
perd pas son cap. Destruction de l’Obamacare, instrumentalisation démagogique
des migrants…le monde de la finance exulte et celui qui prétendait n’avoir rien
à faire avec les loups de Wall Street est allé chercher ses conseillers chez
Gold-man Sachs. Trmp est peut-être un brin cinglé. Il est surtout dangereux. Ceux
qui dînent avec lui doivent avoir une longue cuillère.
jeudi 18 janvier 2018
Convoi des 31 000 et 45 000 : « Hommage samedi 20 janvier » (Robert Clément)
Samedi
nous rendrons hommage aux victimes des convois des 31 000 et 45 000,
à 10 h 15 à la Mairie de
Romainville et à 11 h au Fort de Romainville. Mardi, je participais à la
conférence de Thomas Fontaine sur l’histoire des femmes résistantes au
Fort de Romainville. Rencontre initiée par la fédération du Parti
communiste de la Seine-Saint-Denis. 140 personnes y participaient.
L'historien Thomas Fontaine a redonné dans sa passionnante
conférence toute l'importance de cette histoire. Il a montré que le fort
était le bon site pour un musée de la résistance des femmes. C'est au fort
que sont conservés les graffitis gravés par les prisonnières. C'est de là
que sont parties 3800 résistantes vers les camps de la mort. 75 ans après le
premier convoi des femmes les participants ont dit leur volonté de voir naître
un musée pour transmettre cette histoire héroïque et rendre les femmes
visibles aussi dans l'imaginaire collectif.
Thomas
Fontaine fit référence à son ouvrage « les oubliés de Romainville ».
Je me suis souvenu. C’était au début de l’année 2003. Nous évoquions au Conseil
général un partenariat portant sur un travail de recherche concernant le Fort
de Romainville. C’est ainsi que Thomas FONTAINE a été missionné pour le diriger
avec Denis PESCHANSKI et Claudine CARDON-HAMET.
C’est le 17 mai 2005, qu’Hervé BRAMY, alors Président du Conseil
général, présentait ce travail de recherche sous la forme de cet ouvrage :
« Les oubliés de Romainville. Un camp allemand en France (1940-1944). Dans
la présentation de cette publication, Thomas FONTAINE écrit : « On a
oublié le Fort de Romainville. Les camps de Compiègne pour les résistants et
les « politiques » et de Drancy « pour les juifs »,
symbolisent aujourd’hui l’internement et
la déportation dans la France occupée. Mais qui se souvient qu’en 1940, les
Allemands installèrent à Romainville un de leurs principaux camps
d’internement. ». J’y ajoute, pour ma part un élément. Après la
libération, une première plaque a été
apposée à l’entrée du Fort, sur laquelle on peut lire : « Ici ont été
internés du 1er novembre 1940 au 20 mai 1944, plus de 3900 femmes et
3100 hommes avant leur déportation dans les camps de concentration et les
forteresses d’où la plupart ne sont pas revenus. 152 fusillés ont vécu dans ce
fort leurs dernières heures avant leur exécution. » Une seconde plaque fut
apposée en 1992 sur laquelle il est écrit : le 20 septembre 1942, au 150ème anniversaire de la bataille de Valmy, les
autorités d’occupation désignaient 116 otages. Le lendemain 46 d’entre eux,
pris dans le fort étaient fusillés au Mont Valérien et les 70 autres vers
Bordeaux. C’était il y a 50 ans. Il y manquait cependant ce qu’écrit Thomas
Fontaine dans son ouvrage : « De là partit, le 24 janvier 1943, le premier
convoi de résistantes et de prisonnières politiques envoyées à Auschwitz, celui
des « 31 000 ». C’est pour cette raison, avec retard sans doute,
qu’en 2002, nous avons décidé, avec les Maires des Lilas et de Romainville, et
en accord avec les associations de résistants et de déportés, d’apposer une troisième plaque commémorative à
l’entrée du fort. Elle fut inaugurée pour le 60ème anniversaire du
départ du convoi et sur laquelle il est indiqué : « Le 24 janvier
1943, du fort de Romainville 230 femmes, résistantes, arrêtées par la police du
gouvernement de Vichy, livrées à la gestapo partirent pour Auschwitz. Le 25
janvier 2003, nous leur rendons hommage. Cette plaque porte la signature des
Maires des Lilas, de Romainville et du Président du Conseil général. L’histoire
de Romainville est, depuis la libération, intimement liée à celle du fort. Je
n’oublie pas ici, nos camarades et amis des Lilas. À la libération les héroïnes
de la résistance de cette époque, firent don de la statue de Danielle Casanova,
œuvre du sculpteur Georges SALENDRE, à Romainville. La commune, se trouvait de
ce fait, investie d’un devoir de pérennité. La statue de Danielle Casanova sera inaugurée le 24 janvier
1956 par Pierre KÉRAUTRET, le premier maire communiste de Romainville, en
présence de madame PÉRINI, la mère de Danielle. Les communistes de Romainville,
n’ont pas oublié non plus qu’aux côtés de Danielle CASANOVA, de Marie-Claude
VAILLANT-COUTURIER, de Maï POLITZER, de Charlotte DELBO, de Madeleine ODRU, de
Francine FROMONT, de Jacqueline QUATREMAIRE se trouvaient aussi deux
romainvilloises, Gabrielle ÉTHIS et
Henriette PIZZOLI. C’est dire si les
communistes de notre ville, et beaucoup d’autres avec eux, se réjouissent de de
la décision qui vient d’être prise. Si nous nous faisions un devoir de
commémorer chaque année, en janvier et en avril, ces femmes, ces héroïnes éprises de liberté,
nous avons toujours accompagné ces commémorations, de notre demande de
création, au fort de Romainville, d’un mémorial rattaché au Musée national de
la résistance. C’est à l’occasion de la cérémonie d’hommage du 50ème
anniversaire du départ du convoi, le 25
janvier 1993, que cette exigence fut exprimée fortement. Marie- Claude
VAILLANT-COUTURIER et Madeleine ODRU y étaient présentes. En 2000, le Conseil
général demandait le classement du fort de Romainville. La réponse fut
négative, le ministère de la défense étant propriétaire du fort. Ce sont
également, les nombreuses expositions, la publication d’ouvrages :
« Femmes et hommes de Romainville, de la résistance à la libération »
publié en 1999 par la ville de Romainville. L’ouvrage « Résistantes,
résistants en Seine-Saint-Denis, un nom, une rue, une histoire » édité en
2004 par le Conseil général. Mais c’est surtout, l’action inlassable des
résistants, des déportés, de leurs associations, de toutes celles et tous ceux profondément
attachés au travail de mémoire et de la transmission de l’histoire, qui aura
permis que se réalise ce pourquoi nous nous battons depuis tant d’années, à
savoir la décision de créer un lieu de mémoire de la résistance des femmes au
fort de Romainville. Comme en écho, aux multiples interventions et actions,
qu’il aura fallu mener, nous reviennent ces mots de Danielle Casanova, dans sa
dernière lettre avant le départ à Auschwitz : « Nous ne
baisserons jamais la tête. Nous ne
vivons que par la lutte… ». Dans le moment politique d’aujourd’hui, dans
un monde dangereux et angoissant, où des
femmes, des hommes des enfants fuient les guerres et les persécutions. Alors
que l’extrême droite, mais pas seulement, portent la haine, de rejet des
autres, le racisme, l’antisémitisme en France comme en Europe. Alors que se
poursuivent sournoisement, des campagnes mettant en doute l’engagement des
communistes dans la résistance, la création de ce lieu constituerait un outil
extrêmement important pour faire vivre la nécessaire vigilance, des jeunes tout
particulièrement. Ils pourront ainsi s’approprier tout à la fois ces terribles
pages de notre histoire et les valeurs de liberté, de fraternité et de
solidarité, si nécessaires dans les temps présents.
« Les oreilles qui sifflent »
L’expression imagée « avoir
les oreilles qui sifflent » se dit pour une personne qui pressent que l’on
parle d’elle en son absence et pas toujours pour dire du bien.
À Romainville, les bouches s’ouvrent.
Les gens commencent à en avoir ras le
bol de voir la place du marché massacrée, les pavillons rasés, le territoire
colorisé par les promoteurs, l’immeuble dit le « Grand Ségur »
dominer l’église, le château qu’on a laissé démolir….etc.
Les élus de gauche protestent au
Conseil municipal, les associations manifestent, font des recours. Toujours en
vain !
Mais ces récriminations
commencent à parvenir ç la mairie dont les oreilles commencent à siffler.
Alors que faire dans une telle
situation ?
Il faut se servir de la bonne
vieille méthode que les pompiers utilisent lorsqu’un incendie menace une forêt :
allumer un contre-feu. Et c’est ce que vient de faire par deux fois la
municipalité.
D’abord en décidant d’adjoindre
un « volet patrimoine » au Plan Local d’Urbanisme (PLU) après l’avoir
modifié 13 fois, et toujours dans le sens souhaité par les promoteurs. Trop tard
disent les associations qui défendent le patrimoine !
Ensuite ce fut l’extraordinaire
carte de vœux de la Maire recensant sous
la forme d’un plan les, bien modestes squares de la ville. Naturellement il ne
faut pas oublier les espaces verts que constituent les anciennes carrières mais
ils sont interdits d’accès. Restent les deux parcs (ex-communal et
ex-départemental) indispensables à la population et aujourd’hui bien utiles
pour donner l’impression (photos à l’appui) que la future base de plein-air de
la Corniche des forts (dont ils feront partie) existe. 2 parcs qui ont été
créés en 1970 par des élus communistes. Faut-il le rappeler.
UN ROMAINVILLOIS EN COLÈRE
«Constat de fiasco », l’éditorial de Patrick Appel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
S’il n’est pas encore enterré, le
projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est mort. Le constat de décès, signé
hier par Édouard Philippe, témoigne d’errements successifs. Lancé il y a quinze
ans sans une information et une consultation citoyenne suffisantes, il trépasse
avec la négation des résultats d’un référendum départemental qui comptait 500 000
votants ! La démocratie et la citoyenneté ne peuvent en sortir que
meurtries et les partisans d’hier deviennent des opposants d’aujourd’hui. Les seuls
qui s’en sortent sans dommages sont les actionnaires de Vinci qui savaient qu’ils
toucheraient de précieux dividendes si l’équipement se faisait…et s’il ne se
faisait pas grâce à de confortables indemnités.
Une autre décision pouvait-elle
être prise ? Sans doute pas. Le projet avait vieilli au terme d’un chemin
de croix de procédures – 179 décisions de justice – et d’occupation du bocage. Il
rencontrait une opposition croissante. Désormais, les équipements géants sont
plus vivement questionnés sur leur coût en matière d’environnement et de
deniers publics. Sur ce dernier point, il n’est hélas pas certain que l’extension
de l’aéroport de Nantes sera plus économe. Aménagé, répondra-t-il aux besoins des
8 millions d’habitants du bassin de transport aérien ? N’ajoutera-t-il pas
des nuisances sonores dans un environnement urbain dense ? La ZAD restera-t-elle
un objet de haute tension, voire de violences, si son évacuation est finalement
menée à bien ? Ce nouveau cap, contraire aux engagements de campagne d’Emmanuel
Macron, verra-t-il se dresser face à lui des élus ou des électeurs ulcérés ?
Le gouvernement n’aura rien à craindre, c’est certain, d’un Richard Ferrand qui
s’est exclamé « enfin ! » après l’annonce d’une décision qui
désavouait toutes ses positions ! La souplesse d’échine semble une
caractéristique obligée dans le « nouveau monde ».
Édouard Philippe a tranché un
dossier qui s’éternisait et beaucoup en sont soulagés. De nombreuses questions
restent cependant en suspens et combien d’amertumes.
mercredi 17 janvier 2018
« Le cri des infirmières »
Le problème de la France, ce n’est
pas son soi-disant déclin ou appauvrissement. Le problème de la France. C’est
que le travail du grand nombre fait la richesse d’une poignée d’autres, et que
le gouvernement, pas pour les autres, ne met plus d’argent où il devrait le
mettre pour développer notre pays. Entendez le cri des infirmières des hôpitaux
et des EHPAD : « Entre ce qu’il faut noter sur l’ordinateur ou le
dossier, les protocoles et les procédures administratives, je n’ai plus le
temps de faire mon métier de soignante ! » « Dans la réalité,
nous avons moins de cinq minutes pour l’aide à la toilette ou l’aide au repas
en EHPAD…C’est inhumain ! « « les contraintes financières
modifient profondément notre travail…Nous poussons les familles à reprendre les
patient-e-s, quitte à en culpabiliser certain-e-s ! » « Les
temps de prévention et d’éducation sanitaire ne sont pas financés… » Voilà
monsieur Macron, la parole venue du « bas de la corde », celle qui
vient d’exploser aussi ces derniers jours dans les prisons, et fait souffrir
tous les jours des centaines de milliers d’agents dans tous les services
publics, à commencer par la plus précieux d’entre eux, l’école.
Pour reprendre l’exemple de l’hôpital,
les regroupements « GHT » vident les établissements de proximité de
leur sens, le désert sanitaire s’étend. Les zones blanches, çà n’existe pas
seulement dans la téléphonie. Et quand l’hospitalisation privée prendra le pas,
que faudra-t-il faire madame Buzyn ? Négocier en contrepartie sonnantes et
trébuchantes avec le privé pour qu’il daigne couvrir les zones blanches. Nos parlementaires,
Pierre Dharréville, Laurence Cohen, Dominique Watrin sont à pied d’œuvre et l’hôpital,
les EHPAD seront une de nos grandes causes en 2018. Le tout « ambulatoire
pourrait conduire à fermer 7 lits sur 10 d’ici à 2020 ! Ce que veut la
population, ce ne sont pas des superstructures hospitalières mais des hôpitaux
publics de proximité travaillant en concertation avec les services spécialisés,
de recherche et d’enseignement, dans un parcours de soins intégrant une offre
publique ambulatoire de centre de santé, des équipes en nombre suffisant et
bien formées, investies dans la prise en charge partagée. (Extraites des vœux de
Pierre Laurent)
Invitation : « Vœux du PCF de Romainville et de leurs élues »
Secrétaire
de la Section de Romainville du Parti Communiste Français.
Elue
communiste « Romainville Ensemble Front de Gauche »
SOFIA DAUVERGNE
Elue
communiste « Romainville Ensemble Front de Gauche »
Elue
communautaire Front de Gauche à « Est-ensemble »
SAMIA AFROUNE
Elue
communiste « Romainville Ensemble Front de Gauche »
Le Conseil Local du P.C.F de Romainville
vous
présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2018 et vous
invitent
à
une réception amicale le :
SAMEDI 27 JANVIER A 18 h 30
SALLE DE L’ESPACE CACHIN
Avenue de la Résistance – Romainville
« Petits fauteuils », le billet de Gérard Streiff !
Jean-Pierre Raffarin doit avoir
des problèmes avec sa retraite. Pourtant le bonhomme, qui fut député, sénateur,
président de région, ministre, premier ministre (et aussi banquier) ne doit pas
manquer. Mais faut croire que si : on apprend en effet qu’il vient d’être
coopté au conseil d’administration de deux grosses sociétés, Pierre et Vacances
la semaine dernière, Plastic Omnium cette semaine. Bonjour les jetons de
présence.
On dira que cette manière de
compléter sa pension est originale : il suffit d’accumuler les petits
fauteuils qui rapportent. Est-ce que cette mesure figurera dans le projet de
Macron de réforme des retraites ? Pas sûr, car ce genre de fauteuil est
assez rare à trouver, y aura pas de place pour tout le monde.
« Justice », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Où est la justice quand trois
détenus doivent coexister dans neuf mètres carrés ?une condamnation n’est
pas, ne devrait pas être, une condamnation à une perte de la dignité dans
laquelle aucun être humain ne saurait se reconstruire.
Les surveillants de nos prisons
ont toutes les raisons de se mobiliser pour leurs conditions de travail. Les questions
particulières posées par des détenus radicalisés, l’agression de Vendin-le-
Vieil ou hier encore l’agression d’une surveillante à Lyon appellent sans doute
des réponses nouvelles mais on ne saurait les dissocier de la crise de notre
système pénitentiaire. Des démagogues sécuritaires parlent de laxisme,
réclament des conditions de détention toujours plus dures mais la réalité c’est
que nous avons un problème, non seulement avec nos prisons mais avec la
philosophie même, n’ayons pas peur du mot, de la justice et même de notre
police.
On entend ces temps-ci des mots
étonnants. Le ministre de la justice demande une justice plus ferme. Est-ce
bien son rôle de semer sur les magistrats un doute qui ne profite qu’à une
droite et son extrême qui ne demandent que çà. On entend dire cà et là, que
face à la délinquance, aux agressions totalement condamnables – soyons clairs –
qui ont eu lieu ces derniers temps contre des policiers, « la peur doit
changer de camp ». La justice n’a pas à être plus ou moins ferme au gré
des souhaits de sui que ce soit. Elle à être juste en ayant les moyens de l’être
et ce ne sont pas les dernières orientations avancées par la garde des Sceaux
qui vont le lui permettre. La police n’a pas vocation à faire peur. Elle est au
service des citoyens et de l’ordre républicain. Elle doit poursuivre en en ayant
les moyens et l’état d’esprit ceux qui doivent l’être et rassurer les autres,
dans les quartiers huppés comme dans les plus populaires.
Oui, nous avons un problème. Après
des années de politiques sécuritaires, dont celles des deux derniers quinquennats,
une véritable vision républicaine de la justice, de la police, de la peine est
à reconstruire.
Inscription à :
Articles (Atom)