" Aux citoyens du monde ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !
Le pyromane planétaire installé à
la Maison-Blanche semble pratiquer une politique de la terre brûlée. L’Amérique
d’abord, quitte à ce qu’il ne reste que des ruines. Ce n’est pas une
exagération. La décision annoncée hier d’installer l’ambassade américaine à
Jérusalem, désignant ainsi la ville comme capitale d’Israël, est contraire à
toutes les résolutions de l’ONU depuis 1947 ; elle est non seulement
condamnée ou jugée « regrettable » par la quasi-totalité des nations,
dont la France, mais elle est criminelle. Déjà des heurts ont eu lieu en
Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Le Hamas parle de « trois
jours de colère », le Fatah appelle à des protestations, en espérant qu’elles
resteront pacifiques. À l’occupation illégale de Jérusalem-Est s’ajoute donc,
avec la décision américaine, une véritable usurpation de la ville symbole des
trois monothéismes, dont 36% de la population est arabe et musulmane.
C’est une provocation pour tous
les musulmans, quand bien même les États-Unis jouent la carte actuellement d’un
rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite contre l’Iran. Cette partie du
monde est une poudrière. Mais Donald Trump n’en a cure, qui prétend répondre à
la volonté du peuple américain. On imagine mal, même chez ceux qui l’ont élu,
que tous soient vraiment au fait des enjeux dans cette région dont ils ont en
général, c’est un fait, une représentation assez imprécise. Qu’importe dès lors
qu’il s’agit de démagogie. Cette nouvelle escalade dans le cirque mortifère de
la Trumperie s’ajoute à la décision de rompre l’accord sur le nucléaire
difficilement conclu avec l’Iran. Elle s’ajoute aux vociférations proférées
pendant le bras de fer avec la Corée du Nord. Elle s’ajoute au retrait des
accords sur le climat, tout aussi dangereux pour la planète. La condamnation
internationale ne peut en rester à des « regrets, comme ceux d’Emanuel
Macron. Elle doit être déterminée, proclamée avec force par l’ONU et sortir du
cercle de la diplomatie pour devenir l’affaire des citoyens du monde.
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