" Valeur du travail, l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Ils ont été élus sur la « valeur
travail », « mon adversaire c’est la finance » ou la promesse de
la « réconciliation d’une politique de compétitivité et d’une politique de
justice sociale » : de Nicolas Sarkozy à François Hollande, puis à
Emmanuel Macron, présent un peu à toutes les époques, le dossier Alstom,
concernant trois filières majeures et de haute technologie – navale, énergie et
transport – a vu un État servir l’ami Bouygues et des fleurons passer ou près
de le faire dans les poches de deux multinationales américaine ou allemande. On
comprend que l’actuel titulaire du fauteuil élyséen n’ait pas créé de ministère
de l’Industrie. La question n’est pas entre « ancienne » et « nouvelle »
économie : la seule gagnante, c’est la finance.
Sous pression de ses fonds
rapaces actionnaires, General Electric menace l’emploi et les savoir-faire au
nom des dividendes à verser. En 2015, l’État devait « veiller à l’emploi »
et le groupe en créer 1000. Aujourd’hui, le solde est négatif de près de 600… C’est
aussi ce qui est en train de se passer outre – Rhin avec Siemens, où l’on voit
que l’opposition finance –industrie dans la capitalisme allemand, a bien vécu,
elle aussi. Alstom a un carnet de commandes plein. Ses comptes débordent de
centaines de millions de liquidités et de profits. En termes de progrès
relevant les défis énergétiques et environnementaux, un seul exemple : il
a mis les bouchées doubles dans les sites d’Ornans, de Tarbes, d’Allemagne et
de République tchèque pour livrer un train d’avenir carburant à…l’hydrogène. De
quoi susciter bien des convoitises et de nouveaux gâchis, à laisser faire.
Syndicalistes et élus ont donc
toute légitimité à contester la braderie. Le député du Nord, Fabien Roussel
(PCF) a reçu à l’Assemblée les représentants des salariés de 14 entreprises du
ferroviaire. Une commission d’enquête parlementaire sur la « politique
industrielle » est en cours. Les uns ont des projets d’activité ambitieux.
Les autres veulent les relayer et donner une dimension nationale à l’affaire. En
jouant l’opacité à tout prix, le gouvernement leur donne raison.
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