" La vitrine brisée de l'humanisme ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
La bienveillance. Ce fut le
mantra d’Emmanuel Macron, candidat. Employé à chacun de ses meetings de
campagne ajoutant le geste à la parole, mains jointes en forme de prière. Emmanuel
Macron s’est fait élire sur cette publicité mensongère d’un libéralisme « protecteur »
et « humain ». « Nous devons accueillir les réfugiés, c’est
notre devoir et notre honneur », affirmait, la main sur le cœur, le
candidat. C’est qu’il fallait bien donner un os à ronger à l’imposture « et
de gauche et de droite ». Ainsi, Emmanuel Macron allait faire la
différence sur les sujets dits sociétaux. On allait voir ce qu’on allait voir
avec l’ouverture de la PMA aux couples homosexuels, repoussée depuis aux calendes
grecques. Les grands discours sur les libertés publiques ont accouché d’une loi
antiterroriste destinée à sortir le pays de l’état d’urgence, qui pérennise au
contraire dans le droit commun ce régime dérogatoire. L’éducation made in
Macron ? Sélection à l’université, retour de la dictée quotidienne et port
de l’uniforme…
« Libérer…protéger ! »
continue d’asséner celui qui a installé au sommet de l’État la langue du CAC 40
et la culture du privé. « Donner aux mensonges l’accent de la vérité,
rendre le meurtre respectable et donner l’apparence de la solidarité à un
simple courant d’air », disait Orwell. « D’ici la fin de l’année, je
ne veux plus personne dans les rues, dans les bois ! » lançait, en
juillet, le président de la République. Aujourd’hui, à Calais, les couvertures
et abris de fortune des réfugiés sont jetés au gré des interventions
policières. Dans la capitale, leurs toiles sont lacérées.
Aux frontières, des enfants sont
refoulés et pourchassés au détriment du droit. Où est l’humanisme ? Où est
la bienveillance ? Cet hiver, de jeunes personnes vont marcher pieds nus
dans la neige, au risque de leur vie, victimes de la violence des États et de
la fermeture des frontières. Ce n’est pas hier ou à l’autre bout de la planète.
C’est ici et aujourd’hui, sous l’ère Macron, l’«humaniste »…
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