L'urgence : " Ouvrir des perspectives " (Robert Clément)
Avec cette année 2017 qui se
termine, nous assistons, ces derniers jours à une vaste opération de
communication de la part du « président des riches ». Après la fête
de « Chambord », il déambule dans le palais de l’Élysée avec un
serviteur zélé, dépêché par France 2 pour jouer les cireurs de pompes. Puis, à
19 mois des élections européennes, on nous gratifie d’un sondage où les
européistes d’En marche l’emporteraient
largement devant les nationalistes….avec le FN en seconde position. Tout y
est, sauf que d’ici 2019, beaucoup d’eau
aura coulé sous les ponts. Et en apothéose voilà qu’on annonce aujourd’hui une
cote de popularité en forte hausse, tant pour Macron que pour son premier
ministre. On oubliera de préciser, comme par hasard, que cette « montée en
flèche » est due, pour l’essentiel,
à ceux, qui à droite se reconnaissent totalement dans les choix miss en
œuvre. N’est-ce pas un éditorialiste du Figaro qui indiquait que la droite
avait maintenant le choix entre Wauquiez et Macron ? Alors faut-il y voir,
après le vote des ordonnances, une tentative de nourrir une certaine
désespérance chez celles et ceux qui ont à souffrir de ces politiques
régressives ?
Il m’apparaît important de s’y
arrêter. Pour ma part je ne fais pas partie de ceux qui constateraient, sans
aller plus loin dans l’analyse de la période politique complexe et
contradictoire, que Macron marque un point, voire plusieurs. En tout premier
lieu, disons-le beaucoup plus fort et plus clairement : MACRON MET EN
PLACE UN PROJET DE SOCIÉTÉ COHÉRENT AU SERVICE DU CAPITALISME FINANCIER, AVEC
LE SOUTIEN DES MILIEUX D’AFFAIRES. Il l’a dit, dimanche soir : « j’ai
mis en œuvre des réformes, qu’aucun autre, avant moi, n’avait eu le courage de
faire ». Ce n’est donc pas simplement de la poursuite des politiques mises
en œuvre par ses deux prédécesseurs dont il est question. Il y a une profonde
unité dans le programme ambitieux du couple Macron/Philippe. Code du travail,
baisse de l’ISF, remise en cause du financement solidaire de la Sécurité
sociale, mise en cause des services publics, privatisations, abandon des
fleurons industriels, attaque en règle contre les collectivités territoriales
avec la remise en cause de l’article 72 de la constitution, casse du logement
social et du statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite….La
liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place à
la libération. « Adieu 1945 et défaire méthodiquement le programme du
Conseil National de la Résistance », comme le clamait Denis Keesler, en
2007. POUR MACRON CELA S’APPELLE, EN FINIR AVEC « LE MONDE D’HIER ».
Bien évidemment ces choix sont inséparables de la recomposition dont l’objectif est de détruire l’ancien
paysage politique pour en construire un nouveau
réunissant une partie de la droite et socio-libéraux.
Ainsi, nous assistons à un
aiguisement sans précédent du combat de classes. Le pouvoir avance et mène une
intense bataille idéologique. Alors, Macron et les siens auraient-ils partie
gagnée ? Sans sous-estimer la dureté du combat, je ne le pense pas. Que la
droite se retrouve dans ces politiques, quoi d’étonnant ? Mais, et c’est
une évidence, Macron n’a pas de majorité populaire pour soutenir sa politique.
Hier, au-dessus des « partis », le voilà aujourd’hui affublé du titre
de « Président des riches », dont il n’est pas prêt de se défaire.
L’approbation des ordonnances par l’Assemblée nationale ne fait pas disparaître
pour autant les 60% de nos concitoyens qui s’y opposent et qui pensent qu’ils sont
les « perdants » de la politique de Macron. Les salariés n’ont pas
renoncé dans leur ensemble à en découdre. Dans les entreprises, on se mobilise
pour des augmentations de salaires, pour l’emploi, pour l’amélioration des
conditions de travail à HOLIDAY IN, dans le groupe ALIAXIS, à CASTORAMA, eu
MCDO dans l’Aveyron. À France Télévisions, la CGT, FO et le SNJ sont vent
debout contre la purge et le dynamitage de l’audiovisuel. Collectifs citoyens
et associations s’unissent progressivement pour faire face à la réforme
inhumaine du gouvernement sur l’immigration. On évoque ici où là quelques
craquements chez certains députés d’En marche sur ce sujet. Bref, dans
cette période d’instabilité politique, le pire serait de ne pas prendre en
compte une contestation multiforme des politiques de Macron, des colères qu’elles suscitent et
des exigences nouvelles qu’elles portent. Et comment pourrions-nous nourrir ces
luttes sans ouvrir de perspectives, sans initiatives s’inscrivant dans la
construction de solutions cohérentes et alternatives. C’est naturellement là
que le bât blesse. Pour l’heure, cette perspective ne prend pas forme à gauche.
Et ce n’est pas en se proclamant seule force d’opposition, ou en refusant tout
contact avec les autres forces de la gauche de transformation, comme le fait la
FI, que nous créerons les conditions d’un rassemblement pourtant nécessaire
pour faire front ensemble et travailler à des solutions convergentes. Nos
concitoyens aspirent à cette union, à ce rassemblement riche de sa diversité et
respectueux de chacune des forces qui le compose. Il nous faut y répondre.
C’EST POURQUOI, JE CONSIDÈRE COMME ESSENTIELLE L’ORGANISATION DES ÉTATS
GÉNERAUX DU PROGRÈS SOCIAL, INITIÉE PAR LES COMMUNISTES, AVEC LE PREMIER
RENDEZ-VOUS DU 3 FÉVRIER. L’objectif est de mettre à disposition des salariés
en lutte, des syndicalistes, des élu-e-s, des actrices et des acteurs de la vie
associative un lieu pour confronter les
points de vue, de décider si possible les moyens de faire front ensemble et de
commencer à travailler des solutions alternatives. En assurer le succès, en
s’ouvrant largement au monde du travail et de la création pour faire évoluer la
situation dans le sens des intérêts populaires. C’est ainsi que les
communistes entreront de plein pied dans la préparation de leur congrès
extraordinaire qui se doit d’être marquant, à un moment où le combat
communiste, n’a jamais été autant d’actualité.
C’est dire si l’année 2018 sera une année qui va compter.
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