" L'impasse nationaliste ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
La droite incarnait le clanisme
et « la terre des seigneurs » et les radicaux de gauche les scandales
à répétition. Ils sortent laminés au terme de quatre séquences électorales qui
ont vu les nationalistes l’emporter à la mairie de Bastia, aux élections
régionales, aux législatives où ils ont réalisé le petit chelem et dimanche
pour désigner la collectivité régionale unique. Ces derniers sont parvenus à
mobiliser une obsession identitaire qui a dépossédé le Front national de son
fonds de commerce, a dépouillé LREM et son vernis de nouveauté, et qui a détourné
l’attention des vives difficultés sociales qui meurtrissent l’Île de beauté. La
liste Corse Insoumise/PCF le paie lourdement puisqu’elle n’aura plus d’élus, ce
qui privera toute la gauche de représentants dans l’Assemblée.
Cette crise politique aiguë n’est
pas terminée. Le gouvernement devra demain négocier avec ces autonomistes investis d’une
légitimité démocratique, même si près de la moitié des électeurs corses se sont
abstenus. Mais le nouvel exécutif pourra – t- il doter l’Île d’une véritable dynamique sociale, alors que
tout l’incline au libéralisme et que les députés autonomistes marquent leur
penchant pour la politique d’Emmanuel Macron ? Si les lendemains
déchantent, vers quelle surenchère indépendantiste sera portée vers cette
alliance nationaliste, jusqu’à mettre en cause « la République une et
indivisible » et s’identifier au fédéralisme européen de la concurrence
libre et non faussée ? Ceux qui applaudissent Gilles Simeoni devraient se
méfier de la tambouille où ils plantent leur cuillère.
La Corse a besoin de progrès
social, de respect, de droits, d’essor culturel. Elle les a toujours arrachés
en apportant à la République. Demain, elle ne fera pas l’économie de ce chemin.
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