« Un sommet de cynisme », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Ce week-end,
deux visions du monde vont s’affronter au Pays basque. D’un côté, des pyromanes
réunis dans leur luxueux camp retranché. De l’autre, des milliers de citoyens
qui ne se résignent pas. Catastrophes climatiques, crise économique qui couve,
tensions internationales, explosion des inégalités…le club des oligarques est
face à ses désastres. Et ce ne sont pas les délires de Trump qui permettront de
crédibiliser ce cénacle du vieux monde : un minilatéralisme aux antipodes
des défis majeurs que l’humanité doit affronter.
Dans
ce marasme, Emmanuel Macron compte bien tirer son épingle du jeu, profitant des
faiblesses de ses partenaires européens pour se redonner une place de choix sur
la scène internationale. C’est le but de sa rencontre avec Vladimir Poutine et
de son marathon diplomatique de la semaine. « Il faut retrouver la sève du
G7 », s’emballe le président français, alors que ce club de négociation n’a
heureusement pas vocation à aboutir à des décisions capables de transformer le
système international. Comment peut-on imaginer gouverner aux destinées du
monde sans les pays émergents ? Sans les pays les plus pauvres ? Pour
donner le change, Emmanuel Macron a eu la bonne idée d’inscrire au menu du G7
la lutte contre les inégalités. Un sommet de cynisme quand cette instance a
donné les clés du monde aux multinationales, encouragé l’austérité et l’impuissance
politique, conduisant à la mise à sac de la planète et à l’explosion des
inégalités. Si celles-ci deviennent un problème pour le G7, c’est moins pour
les souffrances de ceux qui les subissent que pour l’insécurité planétaire qu’elles
provoquent. Preuve de cette « priorité », mercredi, le président n’en
a pas touché mot devant la presse.
C’est
dire si les actionnaires du CAC 40, dont les dividendes viennent de battre un
nouveau record, doivent trembler à la veille de ce sommet ! Alors
heureusement que des voix s’élèvent pour dénoncer cette mascarade des rois du
capitalisme sauvage, et rappeler qu’ « Un autre monde est possible ».
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