« Remugles », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
« Je
demande aux italiens de me donner les pleins pouvoirs ». » Mateo
Salvini a lancé un véritable coup de force contre la démocratie italienne. Le chef
de la Ligue vient de briser l’attelage baroque que constituait son gouvernement
en alliance avec le Mouvement 5 étoiles, qu’il a progressivement étouffé en
dix-sept mois d’alliance, au point de le réduire au second rang lors des
élections européennes. Dès les premiers pas de la majorité, le chef de l’extrême
droite a alimenté la xénophobie et fait des migrants un péril qui menace la
péninsule. Il les a placés au cœur des controverses, étouffant au passage les
velléités de politique sociale de ses alliés, entravés par leurs choix
populistes. Aujourd’hui désignés comme des « boulets aux pieds », les
5 étoiles qui lui ont servi de marchepied peuvent bien se désoler, il est déjà
tard, bien tard.
Désormais,
le ministre de l’Intérieur, veut tout, tout de suite et tout seul. Son dépôt d’une
motion de censure contre le gouvernement dont il est membre ne l’emportera sans
doute pas. Mais, en réclamant des élections législatives anticipées, il se pose
en recours face aux autres forces qu’il va contraindre à se regrouper et fait,
plus que jamais, tourner autour de lui le débat italien.
Dans
un pays qui n’a pas vraiment expurgé le souvenir du fascisme, il convoque
ouvertement le souvenir de Mussolini en prônant le retour « à l’ordre, aux
règles et à la discipline ». Les politiques libérales font surgir en
Europe de nouveaux monstres qui cultivent de vieilles recettes sur des terreaux
nouveaux. Les agiter comme des épouvantails à la façon d’Emmanuel Macron ne
conduit qu’à les fortifier. Seul l’engagement de politiques de progrès social,
de politiques d’égalité et de fraternité peut entraver leur marche, sur Rome…ou
sur Paris.
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